Quand Krakou m’a demandé de chroniquer les 2 albums de ce groupe roumain, la première chose que je me suis dit : « ça y est, encore un truc kitch ». Pas difficile de deviner quel style de metal pratique ce groupe rien qu’en entendant leur nom ou en voyant la pochette de ce disque (du Royo ?) : nos Roumains officient dans un heavy metal mélodique avec des paroles très heroic-fantasy. En plus, Magica nous raconte une jolie histoire.
Il s’agit de l’histoire de la princesse Alma : jeune fille seule qui mène une vie chiante, étant carrément réduite à regarder Derrick pour se distraire. Un jour, la bougresse décide de partir à l’aventure, de s’échapper de sa morne vie. Un démon lui promet une nouvelle vie, mais le vil personnage trompe cette pauvre idiote de princesse et lui vole son âme (ooohhh le méchant). C’est à elle de mener son destin pour regagner ce qu’elle a perdu. Elle a bien essayé d’échanger l’âme que le démon lui a prise contre l’intégrale de Demis Roussos et d’Yvan Rebrof, mais rien n’y a fait, le vil personnage ne veut pas lui rendre son bien.
Son chemin est plein d’aventures, de peines et de questions, mais finalement elle va dans les « On Mountains of Ice » (montagnes de glaces : vu comme elle est habillé sur la pochette, elle doit avoir froid) trouver « The Cave » (la grotte) du démon, le vaincre et lire « The Scroll of Stone » qui est assez puissant pour casser les sortilèges emprisonnant son âme. L’album se termine par une fête (« Redemption »), un peu comme dans Asterix, sauf que le barde n’est pas bâillonné pour l’occasion. Résultat : la belle retourne à sa vie chiante avec l’intégrale de Derrick.
Histoire palpitante n’est-ce pas ? Même Rhapsody, qui pourtant nous a habitué à des histoires bien kitch, n’avait pas encore été aussi loin. Mais Magica n’est pas le groupe italien. Les moyens utilisés sont déjà moins conséquents et le groupe nous propose un chant féminin assuré par Ana Mladinovici qui ressemble beaucoup à celui de Sabine Edelsbacher, la chanteuse d’Edenbridge.
Chant lyrique féminin sur un metal mélodique avec thématique heroic-fantasy : la recette n’est pas nouvelle. Magica ne va pas révolutionner le genre et combine de nombreuses qualités du style mais aussi (et surtout) de nombreux défauts.
A commencer par les claviers kitch qui sont présents notamment sur « The Sun Is Gone », « The Sorcerer » (très Rondo Veneziano dans le style) ou « Daca ». Ne soyons pas totalement négatif, ils sont parfois très bien utilisés, notamment sur l’introductif « The Wish » ou « The Silent Forest ». Ce n’est pas là que le bas blesse, c’est plutôt du côté des guitares…
Le dénommé Bogdan « Bat« Costea n’est pas mauvais mais il a tendance à nous refiler des plans néoclassiques imbuvables. Dès « A Blood Red Dream », on a droit à un déballage inutile (et moche) de notes. Le son n’est pas beau : ni puissant, ni mélodique. Il est aplati et ces solos avec un son très aigus sont plus exaspérants que réjouissants. Bref, de cet album, la guitare est vraiment le point faible : je n’ai retenu aucun riff ni aucun solo de gratte vraiment plaisant. Heureusement que le clavier, malgré son côté kitch, reste un apport mélodique indéniable aux compos du groupe. On reprochera aussi une batterie sans âme qui sent le triggage à plein nez.
Alors, The Scroll Of Stone est-il un horrible album de metal kitch de plus ? Il a certes ses gros défauts, pourtant l’objet s’écoute avec plaisir. L’album n’est pas trop lassant, plutôt varié. On n’a donc pas l’impression d’écouter toujours le même morceau comme chez Mercury Rain. Et puis surtout, il y a un certain sens de la mélodie, notamment grâce aux lignes de chant d’Ana qui rentrent assez bien dans la tête. La chanteuse est vraiment le point fort du groupe, malgré un chant proche de Sabine (surtout sur « Road To The Unknown » ressemblant fort à un morceau des Autrichiens d’Edenbridge), sa voix est fort plaisante et son accent roumain apporte une touche d’exotisme. De plus, sur certains morceaux, elle chante avec une voix plus grave : « A Blood Red Dream », « The Sun Is Gone ».
Il y a de nombreux passages kitch qui sont fort plaisants sur cette galette : le break medievalo-folk sur « A Blood Red Dream », le festif « Redemption » par exemple. Il faut que je mentionne les sons de flûte du synthé sur le morceau-titre, mega-kitch. Ce titre a pourtant un refrain irrésistible.
Encore un groupe qui n’apporte rien de neuf mais qui reste fort sympathique à écouter malgré de nombreux défauts inhérents au genre, certaines mélodies, certains refrains étant carrément irrésistibles.
- the wish
- a blood red dream
- the sun is gone
- the sorcerer
- road to the unknown
- daca
- e magic
- the silent forest
- mountains of ice
- the key
- the scroll of stone
- redemption
Et bien on t’as gaté dis moi avec ces 2 kro :-D