Je reçois souvent du courrier d’organisateurs de partouzes désabusés me demandant quelques suggestions musicales pouvant agrémenter les soirées au cours desquelles les « mélanges » concernent un public hétéroclite. Il n’est en effet pas rare que certaines activités réunissent des participants férus de musiques aussi diverses que la new wave, le goth, le metal ou l’indus. Pas facile donc de mettre en place une ambiance fédératrice et qui ne se situe pas à l’opposé des fragiles velléités des convives.
La réponse à vos inquiétudes, chers hôtes des nuits torrides, est apportée par la France en cette fin d’année 2006. Les heureux alchimistes ne sont pas tombés de la dernière pluie puisqu’il s’agit de leur quatrième – et moins surprenant, si j’ose dire – album. En effet, bien qu’on ait une fois de plus pas affaire à un pendant fidèle en tous points à l’album précédent, l’orientation est toutefois moins surprenante car tout de même en relation avec le reste de la discographie (contrairement à la transition No love lost/Unisex, par exemple, qui fut plus difficile à digérer à l’époque).
Mais qu’on ne s’y trompe pas : afin d’adhérer à la démarche, il faudra tout de même faire preuve d’une grande ouverture d’esprit et être empreint d’un désir de diversité de sonorités et de rythmes. Car côtoyer, tout au long de ces (presque trop courtes) 41 minutes, les envolées goth/new wave (les The Curien All these worlds et Light years), les relents indus (le Mansonien Hard dressed bitch, le Nine Inch Nailsien Say fuck yeah!), le groove de l’electro-pop (Don’t say a word) ou l’appel au headbanging avec le gros riff Anthraxien (Ymhae Apaka) est une quasi gageure si l’on s’y aventure naïvement.
Le risque, évité selon moi, aurait été de proposer un melting pot indigeste, labyrinthique par manque de réel fil conducteur et ainsi perdre l’auditeur en route. Mais la force de Lycosia c’est justement de trouver les accroches, les petits riffs ou la petite mélodie qui titillent d’autant plus lorsqu’ils sont servis par une production qui relève presque du tour de force. Inutile de préciser que le « bébé » nécessite plusieurs écoutes avant de comprendre qu’il n’y a pas eu erreur de pressage et qu’il s’agit à chaque fois du même groupe…
Je suis jeune, je suis foufou et me risque donc à une tentative de synthèse laconique afin de comparer ce Apokalipstik à son prédécesseur direct Lycosia : si le second était plus orienté “chant”, le premier est davantage “dance-floor”. Mon goût plus que modéré pour le tortillage de croupe sur la piste expliquant sans doute ma préférence pour le 3ème album.
En guise de conclusion, tenez-vous prêt, voici une phrase bien bateau : ceux qui n’appréciaient pas Lycosia auront encore plus de raisons de les détester ; et ceux qui, jusqu’alors, avaient suivi leur évolution singulière continueront d’encenser leur talent.
PS : doux jésus que le pochette est kitsch
- last splash
- all these worlds
- follow me
- hard dressed bitch
- leftover
- kiss me hard
- say fuck yeah!
- light years
- ymhae apaka
- don’t say a word
En fait, cet album, il est avant tout Lycosiaien…
ça me parait une bonne synthèse
La voix est toujours autant trafiquée? Parce que le chanteur en live c’est une catastrophe…
y’a toujours de petits effets et, pour info, en live ils se sont réellement améliorés
c’est sûr qu’il y a eu du progrès en live, ça fait plaisir!
Merci pour les progrès en live, on y travaille, et la tournée au Portugal nous a fait le plus grand bien :D
Le chanteur en live, je sais pas comment c’etait avant, mais maintenant je trouve qu’il assure niquel (idem la tournée au Portugal nous a remit dans le bain).