Bazooka tooth avait laissé les fans de Aesop Rock avec une facette plus électronique et plus violente du rappeur. Ses qualités d’écritures et de compositeur n’était pas à remettre en doute mais, la combinaison des deux se rapprochaient trop de l’expérimentation de El-P. Et un El-P, on en a déjà un, c’est Aesop Rock que l’on veut. Plainte des fans, le maitre écoute et None shall pass éclot finalement après un EP sympathique, mais pas formidable. L’attente derrièr ce disque était important et se faisait anxieuse mais, dès le premier titre, toutes les inquiétudes sont balayées. Encore mieux, la première chanson éponyme se place d’ors et déjà sur la ligne de départ pour être le nouveau « Daylight », le single magique et mémorable que tout le monde voudra entendre en concert. None shall pass n’est pourtant pas un pas en arrière dans sa carrière. Les effets électroniques de Bazooka tooth se retrouve encore sur des titres comme « No thieves » (et son « Money, money » ironique répétés par Mr Lif) mais ce sont les instrumentales riches en samples et naturels de Blockhead qui font la couleur de ce disque.
Le virage uniquement électronique était attrayant mais, il ne convenait pas à un rappeur aussi humain qu’Aesop Rock. Ses paroles ont besoin de sonoritées naturelles pour former une équation parfaite et c’est cela que les fans ont bien fait de lui rappeler. Il ne délaisse pourtant pas la production et produit de très bons titres (mais, yen a-t-il de mauvais sur cet album ?) comme « Catacomb kids » ou « Citronella », un de mes titres favoris de l’album et peut-être même de l’année. Mais en se concentrant surtout sur les textes, il procure une diversité à l’album en confiant la production a d’autres mains. Assisté par Blockhead mais, aussi par El-P (sur « Gun for the whole family » que l’on reconnait instantanément l’auteur) ou Rob Sonic (« Dark heart news ») None shall pass a assez d’ambiances différentes pour être un album qui ne lasse pas et se laisse découvrir. Riche et divers, les quatorze titres instrumentaux sont aussi une lettre d’amour à New York. Jazz, funk, sombres, urbaines et habités, l’identité de Aesop Rock se construit toujours dans les rues de la grosse pomme. Par contre, les paroles n’ont pas gagné en crédibilité si jamais le rappeur voulait se déguiser en prophète du ghetto. Dalek se chargeant, de toute manière, très bien de ce quartier du rap indépendant.
Non. La touche Aesop Rock ce sont toujours ces textes complexes qu’une écoute attentive laisse rêveur tant les images mentales changent de rimes en rimes pour s’unir à une même histoire coloré et vivante. Exemple, cette phrase extraite de la chanson eponyme « No score on a war torn beach where the cash cow’s actually beef. blood turns wine when it leak for police like that’s not a riot it’s a feast, let’s eat ». Ce n’est pas, exactement, ce que j’appelerais, des paroles traditionnelles en matière de rap. Rapide, assuré et vivant sous les coups des rimes multiples et surprenantes, le flow de Aesop Rock s’apprécie même sans se comprendre car, il crée assez de mouvements pour se jouer de la voix, en apparence, monocorde, du rappeur. Réaliste et magique à la fois, le visuel de l’album donne le ton en représentant un crâne dotés d’ailes et de mains s’envoler avec un coeur à l’intérieur et deux balances soutenant des représentations cartoons de Aesop Rock et de Blockhead, les deux architectes principaux de ce disque. Chercher l’interprétation ou le symbole fort serait passé à coté du but final du disque. Car, si l’on nous raconte une histoire, c’est aussi pour exciter nos oreilles et développer notre imagination. Le sens des paroles est laissés à interprétation et le cirque psychique crée par None shall pass vous embarque pour de nombreux tours de pistes. Infatiguable, ce nouvel album est un classique de plus a rajouter à la discographie de Aesop Rock. Pas de crédibilité ghetto ou de prétentions intellectuels, juste une collection de plus dans la vie d’un artiste complet.
- keep off the lawn
- none shall pass
- catacomb kids
- bring back pluto
- fumes
- getaway car
- 39 thieves
- the harbor is yours
- citronella
- gun for the whole family
- five fingers
- no city
- dark heart news
- coffee
wahou chapeau pour l’ouverture d’esprit du site qui porte finalement bien son nom … cet album est une pure tuerie musicale qui dépasse le carcan du rap pure et dur et qui va chercher très loin dans les émotions de l’auditeur …. petite perle …
Je suis d’accord, excellent album de hip-hop à-la Aesop Rock, flow inspiré (MIam !), super instrus, beaucoup de titres accrocheurs, lyrics interessants. Un album homogène, varié et très réussi !
Excellent album , autant que le génial « Float ». Copieux, rempli jusqu’à ras bord de samples et d’instrus travaillées (Blockhead se lâche réellement). Mais peut être à cause de son côté « un max d’accroches par chansons » il me fait moins dresser les poils que le dernier El-P.
Anyway, Def Jux : LE label Qualité du hip hop de ces dernières années, point barre à la ligne.
je l’ai trouvé plutôt bof bof cet album
en soi c’est pas un mauvais disque mais il est loin d’égaler un chef d’oeuvre comme Labor Days
en tout cas un grand bravo pour votre ouverture, j’espere qu’il y aura d’autres chroniques de hip hop
« none shall pass » est un énorme tube, par contre je trouve le 18/20 quand même excessif, me semble qu’il a fait mieux précédemment, fin bref scoule
..mmmmm
très puissant album.
les paroles sont certes à interpréter, mais c’est plus tight, mais ça se tient solide et cohérent du début à la fin de l’album. ça part dans tous les sens mais pas trop loin, faut que tu pédales un peu pour suivre,.