Avant, je n’aimais pas Jack White. Malgré les conseils avisés de plusieurs de mes connaissances (dont certaines de bon goût, si, si), je n’avais pas accroché à son groupe TheWhite Stripes. Tout juste reconnaissais-je au musicien d’avoir écrit l’un des riffs emblématiques des années 2000 avec « Seven Nation Army » et allez, je trouvais assez agréable l’écoute de Consolers of the Lonely, le second disque de son projet The Raconteurs, mais ça s’arrêtait là …
Et puis un jour, je découvre It Might Get Loud, le documentaire de Davis Guggenheim, qui parle de guitare électrique et dans lequel participent, outre Jack White, The Edge et Jimmy Page. Dans ce film, que je vous recommande chaudement au passage, je suis séduit par l’authenticité de Jack White, son caractère entier, son respect voire sa dévotion pour les pionniers (Son House) et son amour de la musique, tout simplement. Dans la foulée, je retente les White Stripes : toujours pas de déclic … Frustration. Du coup, je passe plus ou moins volontairement sur Blunderbuss, son premier effort solo.
Et puis à la sortie récente de ce Lazaretto, comme une envie de redonner une chance à cet artiste. Je décide donc de me mettre les 11 titres et 39 minutes de ce disque entre les esgourdes. Et là : déclic ! Pas de chiqué, pas d’esbroufe. Juste 11 bonnes chansons pop-rock-folk composées et arrangées avec brio et talent par le touche-à-tout de Detroit. White est aussi à l’aise sur les titres rock (« Three Women », « Just One Drink », « That Black Bat Licorice ») que sur les ballades (« Entitlement », « Temporary Ground », « Want And Able »). La mise en son est aussi remarquable : diversité des instruments et des sonorités (guitare, piano, lap steel, violon, claviers en tout genre … ) ; voix doublées ou secondées par une chanteuse. Le chant alterne dans ce disque entre des titres presque rappés ou scandés (« That Black Bat Licorice » / « Lazaretto ») à des ballades au chant plus intimiste et moelleux. Ce disque met en évidence une énorme qualité de songwriting, et on ne peut décemment dénombrer aucun déchet sur les onze titres. White, en amoureux des disques et du son, a par ailleurs soigné la production, avec un son très dynamique, agréable à écouter même à fort volume, à l’opposé des productions actuelles et un bel objet (digipack tout doux et à prix décent, et je ne vous parle pas de la version vinyle)… Une des belles surprise de cette année qui risque de tourner dans la chaîne ou dans l’auto-radio une bonne partie de l’été.
Avant, je n’aimais pas Jack White. Mais ça, c’était avant.
Tracklist : 1. Three Women 2. Lazaretto 3. Temporary Ground 4. Would You Fight For My Love? 5. High Ball Stepper 6. Just One Drink 7. Alone In My Home 8. Entitlement 9. That Black Bat Licorice 10. I Think I Found The Culprit 11. Want and Able
Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus.
Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson.
Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP.Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion.
Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !
Excellent disque effectivement. Et moi non plus je n’étais pas fan de ce type avant.