Steve Hackett – Wolflight

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Style: Rock ProgressifAnnee de sortie: 2015Label: Inside Out

Ah ah ah. Ben oui, quoi. Monsieur Hackett? C’est quoi cette pochette dites-moi? Déjà que votre look très « daté » vous donne un air « retour vers le futur », vous auriez peut-être du éviter de renforcer le kitsch, avec les loups et cet affreux montage photoshop digne d’un étudiant en première année d’infographie… Pour couronner le tout, vos clips en remettent de sérieuses louches que ce soit le morceau-titre ou « Love Song to a Vampire »… Décidément tout ce que vous touchez semble se transformer visuellement en grosse tartine kitsch!

Allez donc voir à 5:15 sur le clip ci-dessus pour vous en payer une tranchette! (ne serait-ce pas la femme d’Hackett qui vient d’ailleurs faire -semblant- les choeurs d’ailleurs?? Non mais regardez-moi ce regard qu’elle nous jette à 7:00… Brr la coquine!)

Tout cela est donc assez immonde, sauf que… Sauf que ce nouvel album solo du papy du rock progressif (anciennement membre de Genesis), au-delà de cette imagerie totalement kitsch (volontaire?) est juste musicalement magnifique, une petite merveille même. Moi qui n’avait jamais écouté une note de sa musique, autant dire que j’ai pris ma claque, accentuée par le décalage entre le kitsch évoqué de l’image et la qualité incroyable de la musique de l’anglais.

L’autre anglais Steven Wilson a sorti un superbe album de rock progressif il y a quelques semaines (la chronique est sur les rails, nos chroniqueurs les plus agiles et prompts à la gâchette étant sur le coup), mais il ne faudrait pas enterrer les vieux loups (ah ah) qui ont encore des choses à dire. Steve Hackett le prouve en sortant un album qui ressemble en fait davantage à un voyage, tant la richesse de ce qui est proposé ici, confère un côté fortement cinématographique voire théâtral à la musique du Maître.

Le songwriting de ces morceaux-fleuves est juste impressionnant de qualité, la triplette « Wolflight » / « Love Song to a Vampire » / « The Wheel’s Turning » en est la meilleure illustration possible. Capable de passer du soft (voire mielleux parfois) à des passages quasiment metal (le final de « Love Song to a Vampire »), idem sur « The Wheel’s Turning » et son passage cuivré et burné (vers les 3:00) ou « Black Thunder » le morceau le plus « rock » de l’album, Hackett prouve tout au long de cet album, qu’il est un grand Monsieur du rock progressif tout simplement.

Hackett le compositeur en fait des tonnes, fait tourner la roue du cirque sur « the Wheel’s Turning » flirtant dangereusement avec le kitsch encore une fois, mais sans jamais franchir la ligne jaune. Quel talent de saltimbanque! Du côté de l’instrumentation et de l’orchestration c’est juste du très lourd : synthés, guitare électrique évidemment, cuivres (ce solo de sax à la fin de « Black Thunder », miam!), cordes, percussions, choeurs puissants, guitare classique… Parfaite illustration de ce déferlement contrôlé, le magnifique et orientalisant « Corycian Fire » (dont « Dust and Dreams » semble être le prolongement) apparaît comme une sorte de « Kashmir » transposé à la mode Game of Thrones avec ses choeurs à vous filer la chair de poule, ses passages metal, son clavier et tout le barda… Putain que c’est beau merde, Steve t’es un génie!!! Plus loin on se croirait dans le « Innuendo » de Queen sur « Earthshine » et ses superbes guitares acoustiques à l’espagnole…

A 65 ans Hackett le musicien impressionne aussi, tel un véritable guitar-hero en puissance, balançant sans ciller des solos d’une grande beauté, qui m’ont d’ailleurs rappelé les solos d’un certain Brian May (Queen donc). On retrouve je trouve dans la musique de l’anglais cette ambition et ce côté « j’ose tout » qu’on aimait tant chez les compatriotes et la bande à Mercury.

Enfin Hackett le chanteur n’est pas en reste, assurant parfaitement les voix sur l’album, la plupart des titres étant finalement chantés, même si l’instrumental occupe une place importante. Souvent doublé (comme sur le presque beatlesien « Loving Sea »), noyé dans les choeurs, voir secondé par un chant féminin discret (« Black Thunder ») son bel organe n’est jamais pris en défaut et se marie parfaitement à ses compositions.

Merveille d’émotion, de richesse, voyage permanent pendant les 55 et quelques minutes que dure l’album (presque 63 minutes avec les deux bonus tracks de bonne facture de l’édition limitée), Wolflight est donc rien de moins qu’un coup de maître et sans le moindre doute l’un des albums de l’année. Ne vous laissez pas rebuter par cette pochette abominable, vous risqueriez de le regretter amèrement! Vous voilà prévenus!

Tracklist :
1. Out of the Body
2. Wolflight
3. Love Song To a Vampire
4. The Wheel’s Turning
5. Corycian Fire
6. Earthshine
7. Loving Sea
8. Black Thunder
9. Dust and Dreams
10. Heart Song
11. Pneuma
12. Midnight Sun

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. Angrom angrom says:

    Pas plus que ça pour moi , malgré toute l’adulation que j’ai pour cet immense guitariste. Je trouve l’album sympathique à l’écoute mais rien de plus.

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