Ah, le double album ! Pas mal de groupes de rock, de hard rock et de heavy metal se sont essayés à cet exercice avec des fortunes plus ou moins diverses (tout le monde ne sort pas son Physical Graffiti ! ). Et c’est quasiment après 40 ans de carrière qu’Iron Maiden décide de nous faire le coup en sortant avec The Book Of Souls une double galette, présentée dans un joli digipack orné de la plus belle pochette que Maiden ait sorti depuis … bien longtemps. Le tout pour un total de 92 minutes de musique, dont un alléchant morceau de 18 minutes « Empire of The Clouds », et plusieurs titres fleuves.
La sortie du disque a été un peu effacée par les problèmes de santé, apparemment résolus heureusement, de Bruce Dickinson, ce qui fait qu’on a plus parlé du traitement de son cancer que de la musique présente sur ce 16e album des anglais. Qu’en est-il réellement ?
C’est sans doute un peu enfoncer des portes ouvertes que de dire que « comme sur tous les doubles albums de l’histoire de la musique ou presque, il y a à boire et à manger, et sans doute un peu de remplissage ». Mais force est de constater que l’on va devoir utiliser ce cliché usé jusqu’à la corde car c’est effectivement le cas. Commençons par les mauvaises surprises, il y a pour moi deux titres anecdotiques sur ce disque : « The Great Unknown », un mid tempo pas vraiment entraînant, qui voit un Bruce Dickinson un peu à la peine, une première sur album dans l’histoire du groupe, et surtout « The Red And The Black » qui compile tout ce qui est désagréable dans le Maiden récent : riff celtique qu’on croirait sorti d’un festnoz et chœurs de stade de foot, le tout pendant treize (!) longues minutes et assorti dans la partie centrale de solos pas vraiment inspirés. Vous pensiez qu’on ne pouvait pas faire pire que « Montségur », et ben oui, en fait. Voilà la bile est lâchée, passons maintenant aux meilleures surprises.
On trouve également sur ce disque des bons morceaux courts qui a l’instar du premier single «Speed Of Light » passeront sans doute avec brio l’épreuve de la scène : On rangera dans cette catégorie « When the River Runs Deep » ou « Death Or Glory » qui voit un Dickinson plus en forme (la thématique de l’aviation du titre l’aurait elle inspiré?). Sur d’autres titres, on trouve des parties instrumentales symphoniques, comme sur « The Book Of Souls » un titre ambitieux d’une dizaine de minutes, ou « The Man Of Sorrows », un peu de nouveauté dans Maiden ? On ne dit pas non !
On termine avec les trois meilleurs titres de l’album. Tout d’abord « Tears of A Clown », dédié au regretté Robin Williams, un titre qui peut faire penser aux albums solos de Dickinson (bien que co-écrit par Smith et Harris) : c’est efficace tant dans les refrains que les couplets, les solos sont superbes, ça faisait bien longtemps que Maiden n’avait pas sorti un tel titre !
Et puis les deux perles de l’album, à mon humble avis, sont le titre d’ouverture et le dernier titre. Tout d’abord avec « If Eternity Should Fail », signé Dickinson, un titre un peu original pour du Maiden, qui était à l’origine destiné à un album solo, mais qui au final donne une touche d’originalité au début de ce disque. Enfin le disque se clôt avec « Empire of the Clouds », titre-fleuve relatant le crash d’un dirigeable R101 dans les années 1930. Là encore le sujet de l’aviation (la grande passion de Bruce Dickinson) semble avoir été d’une grande inspiration car le titre est fort bon, commençant par une excellente partie chantée pour déboucher au bout de 7 minutes sur une épique partie instrumentale de 7 minutes qui peut rappeler dans l’esprit celle de « The Longest Day » sur A Matter Of Life And Death,avant un final épique. Une bien belle pièce !
Au final que retenir de ce double disque que les fans doivent de toute façon déjà avoir sur leurs étagères ? Nul doute qu’Iron Maiden ne se fera pas de nouveaux fans avec cette galette, mais celle-ci contient suffisamment de nouveautés pour accrocher l’oreille des afficionados. Il ne s’agit donc pas « d’un album de plus » pour la vierge de fer et au final ce disque est plutôt à ranger au rayon des bonnes surprises de l’année. Seul le temps nous dira si The Book Of Souls deviendra un classique.
Tracklist :
1.1 If Eternity Should Fail 8:28
1.2 Speed of Light 5:01
1.3 The Great Unknown 6:37
1.4 The Red and the Black 13:33
1.5 When the River Runs Deep 5:52
1.6 The Book of Souls 10:27
2.1 Death or Glory 5:13
2.2 Shadows of the Valley 7:32
2.3 Tears of a Clown 4:59
2.4 The Man of Sorrows 6:28
2.5 Empire of the Clouds 18:01
Bon, après être passé par plusieurs phases (excitation, expectative, persévérance…) je suis finalement un peu déçu par ce nouvel album. Je sais bien qu’ils ne feront plus jamais mieux que leurs albums des années 80′ mais ils ont largement prouvé qu’ils pouvaient encore proposer de grandes choses (« A matter of life and death », la seconde moitié de « The Final frontier »…). Sur ce copieux nouvel album, j’y entends pas mal de redite et des titres à rallonge peu cohérents. Il y a du bon tout de même mais au final je vois juste ça comme un « album sympa ».
je n’ai même pas eu le courage de lui laisser une chance sur un plan musical, très rapidement le chant de Dickinson m’a fait mal au coeur, le type est quand même bien fatigué…