Lorsqu’un groupe de rock se situe dans la droite lignée de centaines de groupes ayant déjà œuvré, il faut qu’il ait un argument de poids pour faire son trou. Et les Red sky Mary ont bel et bien un argument de poids qui fera la différence cette année. Les soli ? ça pourrait être ça, il y en a de sacrément bien inspirés notamment sur « Howl », « Pride » et « I will wait for you ». Le batteur ? c’est un style qui donne rarement aux cogneurs l’occasion d’amener un groupe vers les plus hautes cimes (bon par contre, faut que ça assure quand même, un cogneur à la con peut vite plomber une carrière !). L’argument de poids des Red sky Mary, c’est le chant. Je l’ai déjà dit, nombreux sont les groupes à proposer de très bonnes compos desservies par un chant trop plat, terne. Ce style de rock est marqué au fer par la chaleur (cette phrase est idiote, le fer froid marque très rarement mais je n’ai pas le temps de la retravailler, vous devrez vous en accommoder, c’est une souffrance pour vous et moi mais je trouverais vain de passer 2 plombes à défaire et refaire, il faut aller droit au but, c’est pas une chronique de prog rock, on ne peut plus se permettre de ne pas flamber notre vie si fragile, si aisément mise en danger, remise en question). Et de la chaleur dans la voix (oui vous vous rappelez, je parlais de chaleur 62 lignes au-dessus), Sam Vlasich en a à revendre : l’organe du jeune Amerloc s’inscrit dans la lignée de Bon Scott et Glenn Hugues ; des noms qui intimident, j’en conviens mais la référence à Hugues est inévitable à l’écoute des prouesses auxquelles on a droit sur l’intense « Howl » ou le conclusif « River child ».
Et il y avait quand même intérêt à ce que ça dépote car, comme je l’ai souvent écrit ici, l’approximation, le manque de punch ou de groove est fatal pour un groupe qui se lance dans le hard blues rock. Aucun droit à l’erreur. Il y en a toutefois une qui pendait au nez de ce premier album : impossible de ne pas penser à plusieurs reprises à des titres très identifiés : le pompon revient à « Too much » aux forts relents (très probablement assumés à moins d’avoir affaire à des demeurés) de « Touch too much » (AC/DC) ; ou peut-être bien à « I will wait for you » immanquablement inspiré d »A little help from my friends » des Beatles (version Joe Cocker) ; sur ce dernier titre, je ne verrai d’ailleurs pas d’un mauvais oeil un duo avec l’exceptionnelle Beth Hart, on est typiquement dans son registre.
On n’imagine pas une seconde les types ne pas décoiffer sur scène, tout est prévu pour que ça défouraille. On n’a par exemple aucune peine à les imaginer tirer « Pride » sur 15 minutes, c’est l’archétype de la structure qui permet les plus gros jams. Si on rajoute à ça une très bonne production et un souci de la variété dans la composition, on n’est pas loin de voire naître en nous l’idée qu’on a affaire à la très bonne découverte rock de l’année. L’écoute est quoiqu’il en soit indispensable pour les fans de The Answer, Rival Sons et autres Electric Mary.
Tracklist :
01-All hell’s breakin’ loose
02-Payback
03-Gone
04-Run ragged
05-South of the city
06-Howl
07-Pride
08-I will wait for you
09-Too much
10-River child
Bonne découverte, il y a un côté Guns N’ Roses fort sympathique.