Chronique

Scorn – Stealth

J’ai honte. Je ne découvre réellement Scorn qu’avec cet album, le 12eme. Scorn c’est Mick Harris. Mick Harris c’est le batteur originel de la légende Napalm Death … blablabla. On est au courant, même moi. Nouveau paragraphe.
Scorn: entité ectoplasmique faite de bruits, de (très) (grosses) basses vibrations, de noirceur et d’électronique. On a des sons industriels, des rythmiques lentes et d’une profondeur abyssale. On rampe et on groove. On fait des ablutations dans les vieilles cuves d’une usine soi-disant hantée. Usine dont les murs imbibés suintent encore de substances toxiques. Usine dont la charpente en tôle rouillée menace [...]

Gregor Samsa – Rest

55:12 accrochait Gregor Samsa parmi les étoiles montantes du post-rock à vocation onirique. Paysages embrumés à perte de vue, vocaux feutrés, nonchalance aquatique, montées de cordes en apothéoses… L’album était charmant et doté d’une personnalité limpide, entre shoegaze et transport. Rest venait donc précédé d’espoirs légitimes, espoirs attisés par l’annonce d’une cellule de collaborateurs prestigieuse, au sein de laquelle on relèvera notamment les architectes de Kayo Dot, Toby Driver (guitares/clarinette) et Mia Matsumiya (violon, déjà présente sur 55:12).
L’ambition allait donc être au rendez-vous, c’était une évidence. Ce qu’on n’avait pas compris c’est que cette ambition allait se nouer [...]

Yppah – You Are Beautiful At All Times

Ce one man band electro, signé sur Ninja Tune, est originaire de Houston, Texas. L’unique membre, Joe Corrales, a été guitariste et bassiste dans des groupes de rock depuis son adolescence. Il est arrivé au Djeing sur le tard. Ce parcours se ressent largement dans sa musique: une électro organique, pleine de guitares gorgées de delays, faîte d’une basse solide et « mobile » – dans le sens où elle n’est pas statique. La guitare est omniprésente et se mange à toutes les sauces (électriques ou acoustiques) mais toujours masquée par une épaisse couche d’effets. Du coup, ça sonne indéniablement électro [...]

Chewy – Somanydynamos

Si Chewy n’est plus, il est indéniable que le groupe aura marqué la scène indie rock Lausannoise en proposant une mixture détonante, qui mélangeait guitares abrasives, rythmes effrénés, et mélodies imparables. En piochant dans un registre qui n’est pas sans rappeler Dinosaur Jr., Pavement, ou encore Superchunk, le groupe sort son premier maxi (Prime time (1996)) ainsi qu’un EP (Chewy (1998)) sur le label Fierce Panda. Le cap du premier album est franchi en 2000 avec l’excellent Whattookyousolong qui sort chez B Track Records, et qui assied la réputation du quartet comme une des valeurs sûres de l’indie rock [...]

Septic Flesh – Ophidian Wheel

Quelle délicieuse occasion que la réapparition de Septic Flesh (après un split/break/on-fait-parler-de-nous-comme-on-peut) avec un nouvel opus pour se replonger dans leur exemplaire discographie. Je ne sais pas s’il est encore utile de présenter une des figures incontournables de la scène metal-extrême. Une discographie riche d’aujourd’hui 7 albums pour 18 ans d’activité, un rythme tout à fait correct pour un groupe qui n’aura cessé d’innover et faire évoluer son style.
C’est après une démo et deux albums déjà remarqués à l’époque (Mystic place of dawn et Esoptron) et qui dévoilaient un groupe de death plus aventureux que la moyenne, que [...]

Meshuggah – Obzen

Rhaaa celui-là autant dire qu’il est attendu comme le messie par nombre de fans à travers le monde. Pensez-vous, obZen est le premier véritable album (j’entends par là dans un format classique, avec plusieurs titres distincts) de Meshuggah depuis Nothing, donc depuis 2002 pour ceux qui ne suivent pas.
Si I est un excellent EP qui remplissait bien son rôle et inaugurait le concept d’un long titre unique, j’ai par contre été assez peu emballé par Catch 33 qui reprenait peu ou prou ce concept de titre unique (concept que je trouve d’une façon générale barbant au possible). De [...]

The Secret – Disintoxication

The Secret. C’est quoi ce nom de groupe bidon encore? Disintoxication pour un titre d’album, bof, pas top non plus. La pochette n’est pas terrible mais a un « certain » charme, c’est déjà ça. Ah mais oui, ça me revient! Ils ont déjà sorti un album en 2005 ces italiens: Luce. Un album qui a même été chroniqué dans nos pages par notre cher et tendre Jambon.
Il semble qu’il n’y ait rien de nouveau sous le soleil. The secret joue toujours un chaotic/postcore efficace et servi par un énorme son. Les références sont toujours évidentes et l’originalité ne semble [...]

Fink – Distance and Time

Le précédent album de Fink, Distance And Time, s’était distingué dans une veine folk et pop aux arrangements discrets et élégants en 2006 et cette nouvelle production du musicien anglais n’entend pas bouleverser sa formule musicale.Avec un véritable talent de composition, Fink arrange des éléments folks traditionnels, à une guitare ample et ronde répond une voix discrète, presque atone, régulière, chaleureuse et jamais plaintive. A cette base musicale viennent également se greffer des éléments électroniques en accompagnement et en arrangement, sans qu’ils ne prennent jamais le pas sur les autres instruments.
Fink ne révolutionnera rien, ne suscitera pas d’émoi [...]

Eluveitie – Slania

Il y a deux ans, les suisses d’Eluvetie prouvaient que le folk-métal n’était pas une simple affaire nordique et par la même occasion que le folk celtique n’a pas de frontières et peut sonner tout à fait crédible même s’il ne provient pas d’Irlande ou de Bretagne. Ainsi leur album précédent, Spirit, avait fait son petit effet sur la scène metal européenne et le groupe avait séduit les foules lors de participations très remarquées aux deux Cernunnos Pagan Fest organisés à la Locomotive. Résultat des courses : une signature sur le prestigieux label allemand Nuclear Blast. Une aubaine qui [...]

Sühnopfer – L’Aube des TréPassés

L’Auvergne méritait mieux que Gergovia. La voilà exaucée. Bien qu’exaltant sans retenue le fonds patrimonial et les horizons bombés de la ravissante contrée qui est la sienne (et aussi la mienne, voilà c’est dit), Sühnopfer n’a nul besoin de se retrancher derrière une coulée de lave ou une saillie d’oppidum pour gonfler artificiellement la valeur ajoutée de son disque. Visitant des recoins très classiques du black mélodique/épique estampillé mid-90’s – quelques références captées au vol : old-Satyricon, old-Setherial, old-Abigor voire old-Taake – L’Aube des Trépassés déploie en quatre titres copieux et magistralement pilotés ce que l’on a coutume d’appeler [...]