Ça recommence.
Tiraillé entre frustration et effusion Aside From A Day est de retour avec son premier véritable album. « Phi » ouvre les hostilités dans un torrent sauvage et instrumental qui sonne les retrouvailles avec l’une des révélations de l’année 2003. Deux maxi CD porteurs d’espoir ont suffi au quatuor de Besançon pour marquer les esprits des festivaliers du Printemps de Bourges et de tous les adeptes d’un hardcore noisy et mélodique envoûtant. Divine Proportion parviendra t-il à combler toutes nos attentes ?
9 titres et 40 minutes suffisent pour venir à bout de toute résistance.
La musique du groupe, en perpétuelle mutation ne se cantonne pas à un genre précis et met au défi les adeptes des « étiquettes ». Mélange des styles : hardcore, math, noise, rock Aside From A Day échappe à toute classification et enrichit son univers musical à chaque nouvelle production. Derrière un artwork sobre et épuré on retrouve donc l’efficacité des structures métalliques du premier maxi Maïeutics autour desquelles viennent se lover des sonorités plus noisy, expérimentées sur l’EP Setting In Motion. « Engine » prend appui sur une section rythmique imparable et, colonne vertébrale tendue, se lance dans la bataille. Les coups pleuvent, chaque attaque de double est un uppercut qui fait voler les mâchoires en éclats. Nos tympans luttent contre ces riffs en évolution constante qui requiert une attention de tous les instants à la recherche de délicates variations. « We are Stalingrad » esquive des changements de rythmes incessants et l’auditeur recule sous la poussée furieuse d’un « At dinner with H. Ford ». Le chant rageur, écorché vif, s’empare du micro et crache ses mots au dessus de rythmes hypnotiques si semblables et pourtant jamais répétitifs.
Aside From A Day fait preuve d’une maturité et d’une présence rares. La mise en place des instruments, le soin apporté à chaque sonorité permet aux compositions d’atteindre une efficacité redoutable. Le mastering de Ed Brooks (Isis, Botch) se met au service de l’évolution bruitiste du groupe. Entre lourdeur et mélodie la musique dégage une impression de masse, un bloc de sons lancinants qui rappelle parfois Unsane ou Breach. Que ce soit dans un chaos indescriptible ou dans les volutes d’un désespoir sourd Aside From A Day conserve cette approche mélodique unique. Les respirations d’une quatre cordes aériennes, d’une batterie jazzy ou la grâce de « Last secret before the lapse of memory » répandent une certaine idée de la beauté à travers cette frénésie vertigineuse.
Divine Proportion met votre corps à rudes épreuves en proposant une musique plus aride mais toujours aussi fascinante. Une oreille distraite risque de rester sourde à cette approche musicale frontale, rebutée par cette voix hurlée et peu nuancée qui accentue le coté linéaire des compositions. Mais Divine Proportion se dévoile peu à peu et, s’il faut du temps pour l’apprivoiser, le jeu en vaut la chandelle. Chaque écoute met à jour de nouveaux éléments, révélant la richesse de ce disque tendu et oppressant. Et après le KO on y revient inlassablement.
Ca recommence.
- phi
- engine
- crystal tree
- contradiction of a new god
- last secret before the lapse of memory
- at dinner with h. ford
- we are stalingrad
- humano mantica
- divine proportion
je vais jeter une oreille à ce truc, tiens, tu me donnes, envie.
GREAT CE CD!!!
« Mais Divine Proportion se dévoile peu à peu et, s’il faut du temps pour l’apprivoiser, le jeu en vaut la chandelle »
Tout à fait d’accord avec cette phrase. J’ai vraiment mis du temps pour me mettre dans cet album, en fait quasiment un an!!! Maintenant je me suis lancé à corps perdu dans cette oeuvre et cela tue!!!