Se confronter à chroniquer les Bad Brains n’est vraiment pas une sinécure. Surtout lorsqu’il s’agit du « Rock for light ». On pourrait très bien se contenter de disserter sur le fait que quatre rastas nous servent l’album du hardcore, mais également de la fusion, qu’ils ont marqué un pan de l’histoire musicale (plus ou moins oublié certes…). Oui, mais voilà : s’il ne doit en rester qu’un, c’est celui-là ! L’album de la genèse du hardcore ! Ton précieux ! Ton Saint Graal ! Le Big Bang ! Le début de toutes choses, bref l’incontournable ! Et on le doit à quatre lascars : H.R.- voix ; Dr. Know – guitare ; Darryl Jenifer – basse ; Earl Hudson – batterie. Comme quoi les voix de Jah sont impénétrables…
En 1976, le punk des Sex Pistols, des Damned et des Clash va venir heurté leur jazz fusion. Le mal est fait. Ils lâchent leur jazz pour courir les caves, mettre le feu aux planches au cœur de concerts furieux, hurler à l’insoumission et à la révolution !
Cet album reprend en partie des titres jusque là dispo sur des demos (qui seront plus tard compilés sur « Black Dots ») pour être enfin regroupés et enregistrés sous la houlette de Ric Ocasek des Cars. Ce dernier va vraiment saisir l’esprit du groupe pour lui donner une production au son sec comme un coup de trique, mais en parfaite adéquation avec l’urgence développée par le combo. Et c’est bien d’urgence dont il est question ici, de cette urgence qui vous tend les muscles, issue de la colère, de l’impatience d’en découdre et de toutes frustrations crachées là comme un ultime exutoire !
Cette urgence se manifeste également via la rapidité d’exécution des morceaux. Toujours singé, jamais égalé, leur punk prend toutes ses lettres de noblesse hardcore à travers cette vitesse d’exécution de la quasi-totalité des morceaux. Seuls intermèdes, les « I and I survive », « The Meek » et l’outro « Jam » où les racines jamaïcaines du groupe retrouvent un reggae de la plus belle facture. Pour le reste, c’est un déchaînement total, une débauche d’énergie, le point tendu et la rage aux lèvres ! L’énergie pure concentrée sur une quarantaine de minute !
« Banned in D.C. » brancarde le statut de personna non grata à Washington D.C. suite à certaines frasques de H.R., le chanteur furibard, véritable Otis Redding sous amphet. « How low can a Punk get » et son constat amer, « Attitude » et sa P.M.A. (Positive Mental Attitude) véritable leitmotiv du groupe, « Joshua’s Song » et ses 30s’ pour « Bring the wall down ! », …
Chaque morceau est un hit en puissance, où la tension est palpable à chaque note, chaque break (une tension qui rongera d’ailleurs le groupe, le menant droit dans le mur à plusieurs reprises…).
Plus qu’un album indispensable à toute discothèque qui se respecte, ce groupe est un mythe à lui seul, à l’influence vertigineuse. Aujourd’hui encore leur travail est perceptible dans les productions rock, punk, hardcore, metal actuelles et des artistes aussi divers et variés que Beastie Boys, Red Hot Chili Peppers, Living Colour, Madonna (dont son label Maverick sortira leur dernier album studio God Of Love), la quasi majorité des groupes de hardcore, Jello Biafra,… leur doivent beaucoup et le leur rendent bien. Et c’est bien normal pour un groupe hurlant « We come, we come to Rock for Light! »
- big takeover
- attitude
- right brigade
- joshua’s song
- i and i survive
- banned in dc
- supertouch
- destroy babylon
- f.v.k.
- the meek
- i
- coptic times
- sailin’on
- rock for light
- rally round jah throne
- at the movies
- riot squad
- how low can a punk get
- we will not
- jam
We don’t care what they may say! We got the PMA!
euh vous l’aviez pas déjà chroniqué ce disque ????
Sinon c’est culte, la base de tout, énorme et encore c’est peu dire.
Si mais il a juste été remis en avant avec dans la rubrique Anthologik qui n’existait pas à l’époque. La même chose a été faite avec Straping young lad il y a peu.