Soilent Green – Confrontation

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Style: grindcore/sludgeAnnee de sortie: 2005Label: Relapse

Un halo d’ondes bruissantes et quasi silencieuses s’insinue jusqu’à tes oreilles pour rapidement t’enlacer, t’envahir de leur son strident, te posséder au point de t’emmener au poteau d’exécution yeux grands ouverts et hagards. Le tortionnaire flamboyant verge au vent gémit à l’oreille de sa victime… « Je te donne le baiser de l’adrénaline ». Et la musique croissait, proliférait, inondant les oreilles, la chair et les synapses… « C’est tout l’univers du fluide gris de la came sonique que tu captes » !

Soilent Green fornique au fond de la chambre, aux hurlements cadencés du grindcore, du hardcore, du sludge. Ils explorent frénétiquement ces styles de tous leurs sens aiguisés à vif. Ils surgissent foudroyants du placard, puant l’ammoniac, envapés… pour t’épingler pauvre lope aux veines pétrifiées de terreur jusqu’à l’os. Il n’y a jamais maldonne…
Tout est équipé pour le spectacle. Tu n’as même pas le temps d’enlever l’aiguille de ton bras. Quand la dose est bien calculée çà part recta et on te retrouve tout bleu après le coup de bambou ! Soilent Green hurle, éructe, filet de bave au menton, au cœur du cyclone, pendant qu’une bande de RP -Reconditionnés Partiels- te cernent, te font d’horribles sourires entendus, gueule bée… Ces cagots fanatiques glapissent, haranguent, te bombardent de tablettes inscrites de messages sans rime ni raison. « 12 oz. Prophet » !
Seul le cri primal de Soilent Green maintient encore ta détermination implacable pour échapper à l’indescriptible état de fait qui règne en toi. Confrontation est inéluctable ! Ton image pervertie évolue de minute en minute, de cellule en cellule… la misère, la haine, la folie, tous les symptômes du Virus Humain sont à présent isolés. « They lie to hide the truth » !
Les compositions de « Confrontation » se révèlent à toi d’une manière plus que virale. Comme tout virus, chaque morceau procède de cellules détériorées menant une existence parasitaire : chaque morceau développe, éprouve une affinité spécifique avec la Cellule Mère, les cellules délabrées se dirigent vers le berceau des maux. Il en résulte cette image pervertie. « Theory of Pride in Tragedy » !
Au cœur d’une forme flasque de la survivance, les nerfs écorchés à vifs, entaillés pour mieux ressentir le spasme d’agonie, tu réussis à survivre, protégé par un bouclier de limon vénéneux, ta chair noire et putride. « Fingernails on a Chalkboard » !
Pourtant, frissonnant dans l’aube malade, te garrottant le bras sur un lit, Soilent Green a une façon bien à lui de te balancer une ultime pêche dans la gueule, juste pour rompre la glace. Cà vaut son pesant de charme ! « A permanent solution to a temporary problem » !

Il n’entendait presque plus la voix du médecin. La pièce se désagrégeait lentement dans l’espace…

Chronique dédicacée à W. Burroughs

  1. scarlet sunrise
  2. leaves of three
  3. a scream trapped under water
  4. forgive and regret
  5. 12 oz prophet
  6. southern spirit suite
  7. pretty smiles and shattered teeth
  8. liquor and cigarettes
  9. theory of pride in tragedy
  10. fingernails on a chalkboard
  11. paper cut
  12. they lie to hide the truth
  13. another cheap brand of luck
  14. this glass house of broken
  15. a permanent solution to a temporary problem
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7 Commentaires

  1. Monster says:

    Superbe cette chro !

  2. Alexia says:

    C’est toujours plus qu’un plaisir de te lire Neuro ! Bravo encore pour cette chronique, c’est superbement écrit !

  3. darkantisthene says:

    bien joué ouais !

  4. Neurotool says:

    Merci! ;-)

  5. kollapse says:

    Bonne chro pour un bon disque, logique quelque part ;-)…

  6. Florent says:

    Ouaip, bon album !!! Mais je lui préfère néanmoins « … deleted symphony ». Peut-être n’ai-je pas assez écouté celui-ci ? En tous cas, Soilent Green est un groupe vraiment à part, ça doit être carton sur scène !!!

  7. kollapse says:

    @Florent : C’est aussi l’impression que j’avais lors des premières écoutes, je le trouvait bon mais peut-être pas du niveau de « …deleted symphony ». Néanmoins au fil des écoutes, je pense povoir maintenant dire que je préfère ce nouvel album, plus varié, les riffs sont bétons, un plus grand groove, le chant est meilleur, et en général je prends (encore) plus de plaisir à écouter ce « confrontation ». Sinon oui SG, ça doit être de la boucherie sur scène, y’a pas de doute! ;-) 16/20.

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