Les Grecs n’ont plus un radis mais sont énervés. Et rien de tel que de se lancer dans le Metal pour se défouler. Dans le thrash, plus précisément.
C’est ce qu’ont fait Suicidal Angels… il y a un peu plus de 10 ans ! Car ce Bloodbath est le quatrième album des thrasheux d’Athènes. Ils n’ont donc pas attendu le récent revival pour se lancer dans l’aventure chère à la Bay Area de la belle époque. Le projet remontant au début des années 2000, vous vous doutez bien que les crocs sont bien plantés et les dents de lait tombées depuis belle lurette.
Après tous les classiques qui ont pu voir le jour depuis le début des 1980’s, il est très difficile de proposer quelque chose de valable en la matière. D’autant que les canons du thrash ne favorisent pas vraiment les écarts trop novateurs ; il s’agit tout de même d’un style très circonscrit dont la valeur suprême est la déferlante de riffs.
Inutile donc d’attendre la trentième écoute avant de se faire un avis quasi définitif sur la qualité. Si vous tapez du pied et lâchez la moumoute dès les premières minutes, le pari est en passe d’être gagné. Il suffit ensuite de chercher à savoir si ça tiendra la longueur sans qu’on se dise toutes les 2 secondes que ça nous rappelle un tel ou un tel.
Bon sur ce dernier point, je vous connais, bande de fines lames, vous allez sans doute faire quelques fois la moue parce que ça sonne trop Slayer période South of heaven ou Divine intervention. Suicidal angels continuent en effet sur la lancée de Dead Again (leur troisième album, 2010), à savoir une part moins importante laissée à l’école allemande (Sodom en tête) sur laquelle avaient un peu plus tendance à s’appuyer les 2 premiers opus (Eternal domination, 2007 ; Sanctify the darkness, 2009).
Je pourrais vous en vouloir si je n’étais pas convaincu que, malgré cette méfiance, vous aurez du mal à ne pas succomber. Pour une raison très simple : c’est trop bon. La production est aux oignons (c’est clair, puissant mais ça ne tombe pas dans la surenchère masquant les faiblesses), techniquement c’est bétonné (le genre est rarement pollué par l’approximation mais là c’est quand même une sacrée bande de tueurs), le chant n’est pas du tout casse couilles (entre Araya et Angelripper) : tout est réuni pour encaisser la rafale de riffs avec une efficacité maximale.
J’ose donc espérer que le métalleux averti n’est pas foufou au point de refuser 45 minutes de thrash de haute volée, aussi prévisible soit-il.
Et puis, Suicidal Angels se sont permis une petite incursion du côté du mélodeath cher à Dark Tranquillity sur « Torment payback » histoire de se prémunir à l’avance contre vos remarques. En revanche, s’ils continuent dans cette voie-là, et même si l’exercice est plutôt maîtrisé, ils auront affaire à moi, je serai sans pitié car on n’a pas le droit de faire ça quand on vient de pondre un candidat très sérieux au poste d’album thrash de l’année !
Si vous en avez marre du soleil californien, allez donc vous faire voir chez les Grecs. Pour une fois vous risquez de ne pas l’avoir dans le cul.
1. Bloodbath
2. Moshing Crew
3. Chaos (The Curse Is Burning Inside)
4. Face of God
5. Morbid Intention to Kill
6. Summoning of the Dead
7. Legacy of Pain
8. Torment Payback
9. Skinning the Undead
10. Bleeding Cries
Mignon tout plein, avec une vraie gouaille slayerienne, ça respire l’instant-classic. De la tenue et de la meule, la sélection, avec les compliments du patron. T’as choppé ça chez qui le marsupial ?
amazon.de :D
Thx. LP chez Nuclear Blast aussi.