Neck Deep est un jeune groupe anglais (formé en 2012) ayant sorti pas moins de trois EP avant leur premier album Wishful Thinking. Si vous n’avez jamais entendu parler de ce groupe auparavant (c’était mon cas), c’est normal car les jeunots ne jouent clairement pas dans un registre souvent traité sur Eklektik…
Si vous êtes nés dans les années 80, cet album devrait pourtant inconsciemment faire remonter quelques souvenirs: le punk mélodique qu’on écoutait dans son discman le skate sous le bras à la sortie du collège, les teen movies et MTV quand la chaine pouvait encore prétendre « bien » porter son nom. Bref, Neck Deep semble être resté à cette époque (fin 90’s/début 2000 donc) et a certainement été bercé par tous les Blink 182, Lit et autres New Found Glory.
La pop punk distillée par le groupe sonne donc tout pareil qu’à cette période: de la voix juvénile aux rythmiques bien gentillettes (pour ne pas dire carrément inoffensives), tout est calibré pour agripper l’oreille de l’auditeur quel qu’il soit (ça ne fera donc pas trop peur à ta grand-mère). De la bonne humeur, de la mélodie catchy en veux-tu en voilà (Crushing Grief (No Remedy), Growing Pains), tout est là pour passer un bon moment.
Mais voilà, au fil des titres qui passent le sourire nostalgique se transforme en intense bâillement. Neck Deep sonne bien trop sucré et daté pour faire naitre un véritable intérêt, c’est bien dommage étant données leurs qualités mélodiques. Mais voilà, le groupe anglais semble vouloir faire partie de ces groupes, aujourd’hui oubliés pour la plupart, qui peuvent se targuer de figurer sur les compiles American Pie parce qu’on en a entendu 20 secondes en bruit de fond dans la scène de la fête chez la fille la plus populaire du collège (la présidente du club mode ou bien une pom-pom girl forcément blonde). Bref, cet album s’adresse à un public nostalgique des teen movies et pas exigeant en matière de pop-punk instantanément oubliable…
Neck Deep ferait bien mieux de s’inspirer de formations telles que Citizen, Balance And Composure ou Turnover qui, tout en officiant dans le même créneau, parviennent à faire naitre des émotions tout en évitant les clichés. Clichés dont n’est malheureusement pas exempt ce premier album.
- Losing Teeth
- Crushing Grief (No Remedy)
- Staircase Wit
- Damsel In Distress
- Zoltar Speaks
- Growing Pains
- Say What You Want
- Mileage
- Sweet Nothings
- What Did You Expect?
- Blank Pages
- Candour