Avant toute chose, je me dois de revenir sur le contexte assez spécial dans lequel cette interview a eu lieu. J’ai été contacté quelques semaines en avance avec la proposition de faire l’interview de Sum 41. Ayant apprécié les premières sorties du groupe canadien lorsque j’étais encore au lycée (mais n’écoutant plus du tout aujourd’hui, j’ai d’ailleurs été un peu surpris de savoir qu’ils jouaient encore), j’ai tout naturellement accepté. Le jour de l’interview, j’ai reçu un nouveau message disant que c’était finalement mort, que le groupe n’avait finalement plus de créneau pour moi dans son planning. Forcément un peu déçu, j’écris un post sur facebook à ce propos. Il se trouve alors qu’un de mes contacts connait Paerish, le groupe parisien faisant la première partie de Sum 41 sur toute leur tournée européenne. En deux clics, me voici en contact avec leur chanteur puis moins de deux heures plus tard, me voici en train d’interviewer le groupe dans son intégralité dans les backstages du Roxy (Prague). Une interview d’une grosse demi-heure, fort sympathique avec des mecs très avenants, mais voilà, cette journée ne pouvait pas bien se fini et mon enregistrement a bugué, le groupe a fort heureusement été assez cool et compréhensif pour répondre à nouveau à mes questions, par écrit cette fois…
Interview avec le groupe dans son intégralité le 6 février 2017 à Prague (République tchèque).
1. Comment se passe la tournée avec Sum 41 ? Et comment sont les mecs hors de la scène ?
Mathias (chant): Incroyablement bien, on est sur un petit nuage. À vrai dire on était sûr qu’au bout de plusieurs concerts on se serait habitué, mais chaque soir on a du mal à croire ce qui nous arrive. Les salles sont plus grandes que tout ce qu’on aurait pu imaginer, et le public est réceptif… on a pas envie que ça s’arrête ! // Les mecs de Sum41 sont ultra cools, on a appris à se connaître un peu plus tout au long de la tournée, et ils sont vraiment adorables. Martin a même bien accroché avec Dave (Brown Sound) quand ils se sont rendu compte qu’ils étaient tous les deux fans de foot. Quand on a joué à Lyon, il lui a même floqué un maillot de l’OL qu’il a porté pour l’occasion.
2. Est-ce que vous pouvez présenter Paerish, l’histoire du groupe ?
M: Alors on s’est rencontré il y a bien 6 ans dans une école de cinéma parisienne. À l’époque, Martin (basse) et moi étudions en production TV, et Julien (batterie) faisait des études de son. On a tout de suite accroché côté influences musicales, et on a commencé à faire de la musique sous le nom de Crackity Flynn. Fred (guitare) nous a rejoint en 2012 après moult annonces, et le line up n’a plus bougé depuis. On a essentiellement fait des concerts sur Paris, mais on a réussi à se booker une petite tournée au Royaume Uni en 2014 avec nos potes de WeCameFromWolves, et c’est comme ça qu’on est tombé amoureux de l’Écosse, et qu’on a su qu’on voulait enregistrer notre album là-bas.
3. Comment un jeune groupe tel que le vôtre a atterri en première partie d’un groupe comme Sum 41 ?
M: Ça fait plus d’un an maintenant qu’on bosse avec une boîte de management américaine. Ils nous ont découvert grâce à Spotify et ont vu qu’on n’était pas signé. On avait sorti qu’ « Undone » à l’époque mais ça les a convaincu d’écouter le reste de l’album et de bosser avec nous. On a réussi à se placer sur une grosse tournée avec Silversun Pickups il y a deux mois, tournée pendant laquelle on a réussi à faire venir l’agent de Sum 41 qui était à Londres à ce moment là. Il a aimé notre set, et après moult négociations plusieurs semaines plus tard, on a eu Sum41 ! Même si je t’avoue qu’on a eu beaucoup, beaucoup de mal à se dire que c’était pas une blague.
4. Votre premier album est sorti en décembre dernier, comment ont été les retours ?
M: Jusqu’à présent, que des retours positifs, on est super content ! C’est un album qui a été enregistré il y a deux ans, et certaines chansons sont assez anciennes, donc on savait pas trop comment les gens allaient réagir. Mais pour l’instant, non seulement les critiques sont cool, mais surtout les gens pigent bien nos références musicales, et ça c’est vraiment génial.
5. Votre album est ponctué de références cinématographiques (Retour vers le futur notamment) et de jeux vidéo (Shaqfu), vous regrettez tant que ça les années 80-90 ?
M: Haha on regrette pas vraiment cette époque là, mais on a CLAIREMENT baigné dedans !! On est né à la fin des années 80, et comme toute cette génération, on a dévoré tous ces films familiaux et d’aventures américains. Y a des noms de chansons en référence à cette époque, mais même Paerish vient d’Alan Parrish dans Jumanji, donc oui, on adore ce genre de clin d’oeil. Y a aussi une chanson qui est une réplique de Rushmore de Wes Anderson (“I Got Punched in The Face, What’s Your Excuse”), donc ouais ça paraît logique de se dire qu’on s’est rencontré dans une école de ciné.
6. Quel est votre top 3 des films de l’époque ? Et votre top jeux vidéo rétros ?
Mathias: Clairement, Retour Vers Le Futur en 1er, après on a aussi beaucoup baigné dans les slashers des 80s, donc je calerai bien Evil Dead aussi, et assurément L’Échelle de Jacob (pas un slasher, mais chef d’oeuvre absolu). Côté Jeux vidéos, je dirai Link’s Awakening sur Gameboy, Secret of Mana et Zombies Ate My Neighbors sur SNES. Mais la N64 et Goldeneye devraient également avoir une place dans ce top !
Martin: Films : Goonies / Fight Club / Retour vers le futur 2
Jeux vidéo : Shenmue / Mario World / Zelda a link to the past
Frédéric: Jeux : Zelda oot, Mafia, Mario Tennis
Films : Pacific Rim, Star Wars, Blade Runner
Julien : Halo, Baldur’s Gate Dark Alliance et FIFA haha
Films : Eternal Sunshine Of The Spotless Mind, Ace Ventura et j’aurais bien dit Retour Vers Le Futur aussi
7. Pour en revenir à la tournée, quelle date a été la plus mémorable ?
M: Lisbonne était absolument incroyable. On a joué dans une salle qui s’appelle le Colisée (Lisboa Coliseu), et la salle était aussi belle que pleine à craquer. Le public portugais criait notre nom avant qu’on arrive sur scène, j’avais jamais vu ça pour une première partie… et le concert était génial. On n’a jamais été aussi bien accueillis, et leur ville est magnifique. Donc l’amour total pour Lisbonne !
8. On ressent dans la musique de Paerish cette nostalgie, une optique pop punk à l’ancienne, quelles sont vos influences musicales principales ?
M: On est très influencé rock US, et je crois que ce qui ressort le plus de nos chansons est une espèce de mélange un peu Weezer, un peu Blink 182 et on nous dit pas mal Jimmy Eat World aussi. Après nos influences sont variées, on écoute évidemment beaucoup de rock indé, d’emo, de punk rock, mais aussi de folk, de hardcore et de metal.
9. Vous faites des covers sur scène ? Si non, vous feriez la/lesquelle(s) ?
M: On a fait une cover d’Undone de Weezer à un concert, c’est une de nos chansons préférés. Si on fait un show en tête d’affiche, on aimerait bien reprendre une chanson de Blink aussi ! (C’était pas encore arrivé au moment de l’itw mais : À Munich, j’ai chanté “88”, la dernière de Chuck, avec Sum 41 pendant leurs balances. Je leur ai dit que j’adorais cette chanson, et ils m’ont proposé de venir la chanter avec eux pendant la tournée. C’est pas une cover avec Paerish, mais clairement la seule cover de cette tournée, et un des meilleurs moments de ma vie hahaha).
10. Est-ce qu’il y a des groupes dont vous vous sentez proches ?
M: On se sent assez proches de Violent Soho, c’est un des groupes qu’on écoute le plus ces temps-ci.
11. Quel est votre top 3 des groupes ultimes pour vous ?
Mathias : Pixies / Smashing Pumpkins / Blink !
Martin: Blink / Queen / Mogwai
Frédéric: Jimmy Eat World, Weezer, Smashing Pumpkins
Julien: System Of a Down, Manchester Orchestra et Nirvana
12. Merci pour cette interview, je vous laisse le mot de la fin.
Merci pour tout ! et bon concert !
De gauche à droite: Frédéric (guitare), Julien (batterie), votre serviteur et son dictaphone foireux, Mathias (chant, guitare) et Martin (basse).
Merci à Paerish pour leur gentillesse et leur patience, Olivier pour la mise en contact ainsi qu’à Alysa pour la photo.