Cinq ans après Monument du non-être & Mouvement du non-vivant, les québécois de Milanku reviennent avec un nouvel album, s’orientant toujours dans une recherche atmosphérique unique. Inspiré des écrits de l’auteur franco-tchèque Milan Kundera (de qui le groupe s’est aussi inspiré pour son patronyme), À l’aube propose un nouveau voyage des sens en cinq chapitres.
« À l’aube; de leurs silences » nous plonge directement dans un imposant fleuve de presque onze minutes, entre atmosphère minimaliste, notes délicates post-rock, ambiances tourbillonnantes dans des trémolos de guitare jusqu’à quelques explosions rageuses où la voix screamo (qui chante en français) vient briser la mélancolie ambiante dans un profond désespoir. Vous l’aurez compris, encore une fois les émotions prennent différentes formes chez Milanku mais immergent à chaque fois l’auditeur.
Et parfois, il n’y a même pas besoin de chant pour le faire partir loin, à l’instar de « À l’aube; il sera déjà trop tard » ou « À l’aube; de la grande tristesse » où l’on navigue au gré des textures sonores entre brume et fines gouttes de pluie, sérénité et langueur. « À l’aube; prêchant la mauvaise nouvelle » viendra lui remettre un peu plus de ressentiment grâce à l’intervention de cette voix rageuse, parfaitement en phase entre deux plages instrumentales. Une voix qui reviendra sur le final de la conclusion « À l’aube; nous sommes disparus », beauté post-rock aux voix fantomatiques dans le décor qui gagne peu à peu en épaisseur avant un puissant climax.
Comme à son habitude, Milanku parvient à se distinguer des schémas déjà vus dans le post-rock, misant son propos essentiellement sur le ressenti de l’auditeur en multipliant les textures: nappes vaporeuses, notes cristallines, ambiances mystérieuses, expérimentations subtiles jusqu’au fracas du hardcore utilisé avec parcimonie mais intensifiant les nombreux reliefs de ce superbe nouvel album.
- À l’aube; de leurs silences
- À l’aube; il sera déjà trop tard
- À l’aube; prêchant la mauvaise nouvelle
- À l’aube; de la grande tristesse
- À l’aube; nous sommes disparus