Figure importante de la scène post-black metal européenne, Downfall Of Gaia a su s’y faire une place de choix grâce à ses envies d’inclure de nombreuses autres influences à sa musique. Le sludge, le crust ou encore le post rock se voient donc parfois intégrés à leur son, créant une valeur ajoutée atmosphérique qui va s’étendre encore plus sur ce Silhouettes Of Disgust, concept-album contant les histoires de huit habitants d’une ville fictive, chacun menant des combats intérieurs.
Le quartet allemand concentre un peu plus ses ardeurs sur ce nouvel album (seul un titre dépasse sept minutes, nul besoin de répétitions à outrance) tout en continuant à mélanger déluge ravageur et émotions à fleur de peau. Ainsi sur des titres comme « The Whir Of Flies » ou « While Bloodsprings Become Rivers », on a là une alliance de chaud et de froid, le groupe parvenant à nous immerger dans son univers de tristesse tout en le rendant particulièrement épique (avec inclusion de synthés atmosphériques pendant le break du second).
Si titre après titre, le rendu nerveux et désespéré fait mouche grâce à ses mélodies très bien calées à sa violence crue, Downfall Of Gaia sait aussi sortir de sa zone de confort. Ainsi « Eyes To Burning Skies » nous cueille avec une atmosphère éthérée où les cris sont remplacés par un chant féminin angélique (celui de Lulu Black de This Is Oblivion). Une curieuse mais très jolie entame de morceau volant soudain en éclats par le retour des cris, des trémolos et des blastbeats (on retrouve toujours à la batterie l’excellent Michael Kadnar de The Number Twelve Looks Like You et boss de Silent Pendulum Records). Dans un genre différent, haché et inquiétant dans sa seconde partie, « Final Vows » se distingue lui aussi par son caractère presque martial.
Avec ses méandres de rythmes et d’émotions, Downfall Of Gaia revient avec un album moins axé sur le post rock que ne l’était Ethic Of Radical Finitude sans pour autant laisser de côté sa facette atmosphérique, très travaillée une fois de plus. La violence crue du punk rencontre la finesse des mélodies oniriques pour un résultat plus que réussi.
- Existence Of Awe
- The Whir Of Flies
- While Bloodsprings Become Rivers
- Bodies as Driftwood
- Eyes to Burning Skies
- Final Vows
- Unredeemable
- Optograms of Disgust