The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble – Here Be Dragons

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Style: electro jazzAnnee de sortie: 2009Label: Ad Noiseam

Here be dragons conclu le triptique de l’année 2009 commencé avec l’EP de remixes, Mutations, et suivi par un disque du collectif sous leur nom de The Mount Fuji Doomjazz Ensemble. La conclusion apportée par Here be dragons, mené par Gideon Kiers, aka Bong-Ra, mixeur breakcore (dub, indus, metal, drum and bass etc …), est à l’image de sa pochette une figure aux nuances subtiles demandant attention et patience. Ceci explique donc la sortie tardive de cette chronique de mes mains, l’esprit trop perturbé par ce disque qui n’en finissait pas de se dévoiler.

L’approche du dragon se fait en silence avec toutes les précautions possibles pour ne pas brusquer l’animal. Le grondement sourd du trombone introduit « Lead squid » vers ce territoire où synthétique et naturel font corps. A pas feutré, le morceau démarre en complète opposition aux atmosphères largement plus immédiates de l’EP. Des mélodies précédemment entendues sur celui-ci refont leur aspiration. Mais, associées à des instruments totalement différents, les deux disques ne se confondent en aucun point. Ainsi, les mélodies vocales de Charlotte Cegarra, les plus reconnaissables des remixes à ces originaux, n’interviennent qu’en écho à Mutations.

Ne s’y trompons pas non plus, bien que Mutations soit un album de remixes, la place de l’électronique y est ici peut-être encore plus importante. Si Dj Shadow avait eu un orchestre à l’époque d’Endtroducing, il aurait peut-être composé un disque comme celui-ci. Les liens avec le trip hop sont toutefois bien minces (des reflets de Portishead dans la voix de Charlotte) et il ne faut pas lire dans cette comparaison plus que de raison. L’atmosphère y est juste tout aussi prenante et la place des grands manipulateurs, Bong-Ra et Gideon Kiers (contrebasse, fretless et piano), est tout aussi essentielle que celle de Shadow sur ses albums ou de James Plotkin pour son travail de post production sur les albums de Khanate.

Les musiciens jouent mais là où le groupe improvise au fil de l’eau en suivant la projection d’un film au sein du Mount Fuji Doomjazz Ensemble, ils sont ici manipulés par la suite par les mains expertes d’un duo de chefs d’orchestre soignant tout, de l’ajout de battements au moindre détail du mixage. « Senega » est cependant crédité de l’esprit de Charlotte Cegarda (chanteuse, pianiste, xylophone et Rhodes), preuve que le septet évoluera surement encore sur un prochain disque. Aucun instrument n’est lésé ni souligné, chacun a sa propre voix et la fait entendre de bien belle manière au cours de ce voyage nocturne révélant un véritable travail de funambule entre l’obscurité et la tension, laissant la beauté se révéler dans un croisement de sonorités où l’on ne peut pas parler de métissage tant les influences seraient trop nombreuses à nommer. Un disque unique aux facettes infinies.

  1. lead squid
  2. caravan!
  3. embers
  4. sirocco
  5. mists of krakatoa
  6. sharbat gula
  7. samhain labs
  8. seneca
  9. the macguffin

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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