Les montpelliérains de Hord ont envie de réussir, on peut facilement le percevoir dans l’effort qu’ils déploient pour tenter de se faire connaître et pour intéresser les curieux. Après un premier album correctement salué par la critique, ils ont réussi à obtenir que leur deuxième album, The Waste Land, soit produit par Jochem Jacobs, guitariste de Textures, ce qui n’est pas un hasard total puisque la musique de Hord fait justement beaucoup penser à celle des hollandais, et qu’il n’est pas difficile de percevoir que ces derniers sont effectivement leur plus grande influence.
On retrouve donc sur The Waste Land les éléments propres au genre, que l’on s’attend à retrouver : des rythmiques syncopées caractéristiques, un chant agressif, complété régulièrement par un chant clair.
Tout cela paraîtrait tristement déjà entendu et serait donc inévitablement voué à la vindicte populaire et critique, si le résultat n’était pas vraiment de qualité.
Car tout ici sent le professionnalisme, et si les éléments cités plus haut renvoient forcément à Textures (il n’y a qu’à écouter « Subdued Voices », cf ci-dessous), sans évidemment pour le moment pouvoir faire jeu égal avec eux sur certains points : le chant clair notamment, qui tout en étant très correct (évoquant un peu celui de Guillaume Bideau, ce qui entraîne quelques rappels ponctuels à Scarve) n’est pas au niveau d’un Eric Kalsbeek (feu chanteur de Textures). On sent aussi une légère influence plus « cyber » lorgnant vers Scarve donc, Strapping Young Lad, ou même Sybreed, de par l’utilisation de nappes de synthés qui restent discrètes mais colorent néanmoins efficacement les compositions. Et ces compositions tiennent vraiment bien la route, ce qui est certainement le principal au final, car on arrive du coup à oublier le poids des influences de ce jeune groupe.
Les français proposent majoritairement des compositions plutôt directes, mais qui ne font pas non plus dans le minimum syndical (on est souvent autour des 5 minutes). Ils n’hésitent pas non plus à aller chercher ponctuellement ce côté progressif qui peut faire la différence par rapport aux simples plagieurs/suiveurs. Les deux derniers titres sont en effet de jolis pavés de 10 et 7 minutes qui montrent bien que le groupe sait aussi enrichir son écriture sans rester bloqué sur la recherche d’efficacité primaire, tout en mettant en avant de vraies qualités techniques (la guitare sur la moitié de « The Grand Expedition » par exemple).
Souci du détail, compositions efficaces, talent d’exécution, il ne reste plus à Hord qu’à se détacher un peu plus de ses influences pour faire son trou et venir s’installer parmi les meilleures formations françaises du genre. En tout cas, avec une telle carte de visite, le groupe a de bonnes chances de trouver un label rapidement.
Tracklist :
1. The Waste Land (Part 1)
2. Unreal City
3. Subdued Voices
4. Epidemic
5. The Watcher
6. A Heap of Broken Images
7. The Burial of the Dead
8. Through the Ashes
9. The Grand Expedition
10. The Waste Land (Part 2)
Enfin la kronike ;)
Merci à Krakoukass et à toute l’équipe pour cette chronique!