Porta Nigra – Fin de Siècle

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Style: Dark Metal / Black MetalAnnee de sortie: 2012Label: Debemur Morti Productions

Porta Nigra est un jeune projet allemand qui signe avec Fin de Siècle son premier album sur le label français Debemur Morti. Après l’EP « Megalomaniac » paru au début de cette année 2012, les deux bonshommes nous livrent un disque longue durée dont le style est présenté par le label comme étant du « Decadent Dark Metal ».

 Dark Metal vous avez dit ?

Il en est peut-être question sur le morceau d’ouverture « Dekadente Nächte » aux forts relents du Bethlehem de la grande époque. Après un échauffement classique composé d’arpèges et de chœurs de voix claires, le titre donne le ton dès 2’30’’. Riffs acérés, déclamation quasi-militaire à la sauce « Miasma » des Secrets of the Moon, toms et kick poussés en volume et un final reprenant ces fameux chœurs dont la ligne mélodique rappelle le travail effectué par von Meilenwald sur Foulest Semen of a Sheltered Elite. L’entrée est impeccable et dégage une certaine maîtrise du sujet.

Le second titre, « Megalomaniac », part sur des bases similaires en laissant toutefois une place non négligeable à une basse ronronnante. La structure est basée sur une dualité des plus basiques (chant clair-voix black, couplets-refrain) mais force est de constater que ça marche, plutôt bien même ! Ici, tout y passe, des leads de guitare au feeling heavy à la voix black poussée dans les trèbles (Luror, Weird Fate, Maladie) en passant par le mid-tempo accompagné d’une guitare sèche et d’une voix susurrée à 3’12’’ que Kvarforth n’aurait pas renié pour son V- Halmstad.

Cependant l’ensemble perd un peu en qualité à l’arrivée de « Der Spiegel » qui se traîne la moitié du temps avec un riff granuleux qui n’a rien d’extravagant. Les montées du clavier et de la lead sur la seconde partie du morceau révèlent des intentions notables. L’interlude « Absinthfee » fait le job en aérant l’ensemble sans pour autant créer une atmosphère très personnelle. Du coup les trois minutes en deviennent presque lassantes.

« Aas Der Meere » reprend le filon et propose des textures qui ne cesseront d’évoluer en termes de rythmique et d’ambiance. Cette progression s’inscrit dans la pure tradition de la scène allemande des Helrunar, Eïs (ex-Geïst), Inarborat tant sur le placement et la variété des vocaux que sur les riffs hypnotiques en arrière-plan. Le titre éponyme n’est pas en reste et emprunte la même forme de mélancolie lancinante dans les guitares, la même puissance par la batterie dont les multiples breaks apportent un dynamisme vertigineux à la composition. L’album se conclut par un « Tod Meiner Lust » que j’ai malheureusement trouvé douteux sur toute la ligne. En effet les claviers de l’introduction reviennent çà et là et l’effet électro-cheap est selon moi de mauvais goût. Pareil pour ces vocaux sous-mixés et cette voix féminine que je trouve à la limite de l’abus. Au final l’espace sonore sur cette piste est complètement surchargé : la compression sur la batterie est palpable et les guitares en pâtissent. Un raté de 10 minutes qui ne fait pas très bonne figure pour un clap de fin.

Comme vous l’aurez remarqué à travers ces lignes, Porta Nigra porte certaines influences haut et fort avec réussite mais ne parvient pas à les digérer complètement sur les 50 minutes. Prometteur et digne d’intérêt pour un premier album, Fin de Siècle servira peut-être de tremplin pour une suite plus mature et plus personnelle.

Tracklist:

1- Dekadente Nächte (7:28)
2- Megalomaniac (7:09)
3- Der Spiegel (6:12)
4- Absinthfee (3:46)
5- Aas Der Meere (9:00)
6- Fin de Siècle (7:25)
7- Tod Meiner Lust (9:47)

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