Le post-hardcore a-t-il tout dit ? Mis à part certains groupes devenus références comme Cult Of Luna et Amenra, on peut se rendre à l’évidence: le genre a beaucoup moins de cachet qu’il en a eu quelques années auparavant. La mode passée, c’est pourtant bien à ce moment-là que débarquent les suisses de When Icarus Falls. Alors tombent-ils au bon moment et apportent-ils un regain d’intérêt à ce genre si maintes fois copié collé ?
Pour son premier album (faisant suite à l’EP Over The Frozen Seas, sorti en 2009), When Icarus Falls propose un post-hardcore bourré de bonnes intentions mais malheureusement un peu trop scolaire. En effet, malgré un concept intéressant, celui des recherches sur les différentes phases « du mourir » de la psychiatre Elizabeth Kübler-Ross, le groupe emprunte des sentiers déjà bien connus par les aficionados du fameux « Cult Of Neurisis ». Des riffs plombés aux ambiances désespérées en passant par les multiples cassures de rythmes et la voix écorchée du vocaliste, on a droit ici à un condensé de tout ce qui a déjà été fait dans le style.
Et si ça a déjà été fait, ça veut forcément dire que c’est nul ? Hé non pas forcément si ce sont les meilleurs éléments qui ont été retenus ! Et c’est semble-t-il ici le cas pour les suisses dont le travail fait bien souvent mouche, principalement au niveau des atmosphères. Le style est vraiment maîtrisé, les compositions oscillent entre ombre doom et lumière post-rock rehaussée par l’utilisation du piano (d’ailleurs Tears Of Daedalus a des faux-airs de My Own Private Alaska). On se laisse happer par ces montées en puissance fatales et l’alliance parfaite entre lourdeur destructrice et accalmies aériennes.
Décrit comme cela, on pourrait penser tenir un véritable joyaux. Or le fait de débarquer après la bataille est cruellement un désavantage pour le groupe. Aegaean, tout puissant et immersif qu’il est, est un album manquant fatalement de surprises et surtout d’une réelle identité. En attendant que When Icarus Falls sache marquer sa différence d’avec ses (trop flagrantes) influences, on peut néanmoins se laisser séduire par cet album à l’intensité indéniable.
http://www.youtube.com/watch?v=B3CJp_w3d1w
- A Step Further
- Aegean
- Acheron – Eumenides
- The Asphodel Meadows part.1
- What We Know Thus Far (An Inner Journey)
- Tears Of Daedalus
- Hades