Dans cette chronique je distinguerai deux types d’explorateurs. Les explorateurs intérieurs comme ce cher Sigmund et toutes ses théories sur l’inconscient et le pourquoi du comment que quand on est petit on aime tous beaucoup notre maîtresse et toutes notre prof de sport. Et puis les explorateurs extérieurs, ceux qui parcourent le vaste monde à la recherche de nouveaux territoires, de plantes et d’animaux mystérieux. Et bien pour moi, je distingue les groupes de « post hardcore » (excusez l’emploi de ce terme déjà trop utilisé) en deux catégories similaires. D’abord les groupes inspirant une exploration intérieure comme Neurosis ou Cult of Luna, ceux qui vous plongent dans vos psychoses ou dans vos tourments pour en ressortir plus fort, ou en tout cas plus instruit. Et puis ceux dont les mélodies et les pulsations font voyager l’auditeur en-dehors de son corps pour admirer l’extérieur avec un autre oeil, des groupes comme Isis ou Rosetta. Du moins c’est ce que je ressens et cela me semble être une comparaison pertinente puisque le thème de the Galilean satellites, comme le précise le groupe dans le digipack, est un astronaute. Un autre grand explorateur des temps modernes qui est parti voir ce qu’il y avait au-dessus de la tête de Christophe Colomb et autre Vasco de Gama.
Cependant, le rapprochement avec Isis n’est pas (malheureusement) réservé à la thématique mais aussi à la musique. En effet, en écoutant ce premier effort je n’ai pas pu m’empêcher de songer à un album perdu que la bande à Aaron Turner aurait enregistré entre Oceanic et Panopticon. Mélodique sans jamais être aussi proche du post rock que l’est Isis sur son dernier album et toujours assez lourd, voir peut_être autant qu’à l’époque de Celestial. Ce n’est jamais une tâche réjouissante pour moi que de fonder une chronique autour d’une comparaison aussi simpliste et cela ne donne pas une très bonne opinion de l’artiste. Surtout quand il s’agit d’un groupe qui a manifestement plus à offrir qu’un simple ersatz surfant sur une vague de hype. Car bien que la comparaison entre les deux entités soit valide, elle n’est pas fort heureusement une fin en soi. Tout d’abord, le jeu des musiciens est beaucoup plus dense. La batterie surtout se veut plus puissante et beaucoup plus variée. Les guitares sont beaucoup plus agressives sans jamais perdre de vue l’aspect rêveur de la musique et la voix ne s’aventure jamais dans un territoire chanté. Les hurlements gutturaux sont donc de la partie pendant toute la durée de l’album mais ils ne sont jamais lassants car les paroles sont ici plus compréhensibles et accrochent donc plus l’oreille que celles, souvent étouffées par la distorsion, de Mr Turner.
Et puis il y a le second CD. Oui, il y a un second album, je ne vous l’avais pas dit ? Donc oui, deux albums pour le prix d’un, et ce n’est pas une opération promotionnelle. Tout comme Neurosis pour les albums Grace et Times of grace, ce second CD est à jouer en même temps que le premier afin de donner une nouvelle dimension à celui-ci. Et alors que je m’étais arrêté à cette image de groupe Isis-like, agréable et prometteur, autant vous dire que l’écoute de ce deuxième album m’a fait réviser ma copie. Ce n’est plus du tout le même groupe qui se dévoile et se déroule des enceintes mais une entité beaucoup plus dense et fouillée. En fait, si Rosetta avait sorti cet album avec les deux albums mixés en même temps, je ne sais même pas si je les aurais classés en post Hardcore tellement il y a là une autre dimension bien loin du son Isis. Et je dis ça sans pour autant cracher dans la soupe, j’adore Isis. Mais Rosetta est un être différent et ce Galilean satellites mérite tout le bien que l’on a pu dire de lui dans les milieux autorisés quand les deux albums font corps. Toutefois, cette écoute étant tout de même réservée aux plus patients d’entre vous, je ne sais pas si je peux recommander totalement cet album comme une merveille à ne pas manquer si l’on est juste intéressé de loin par des artistes jouant avec ce type de sonorités. J’ajouterai tout de même que malgré ma comparaison avec la vague post hardcore très à la mode en ce moment, Rosetta fait partie des groupes qui usent des « règles du genre » pour faire quelque chose de personnel et qu’ils auront et ont beaucoup à offrir, bien que leurs influences soient encore trop évidentes.
- disque un
- departe
- europa
- absent
- itinérant
- au pays natal
- disque deux
- deneb
- capella
- beta aquilae
- ross 128
- sol
Le batteur a un jeu unique et le morceau « Absent » (entre autres) montre qu’ils ont leurs idées bien à eux. Bon album.
Et un interview de fait aussi. Reste a le traduire mais il devrait être dispo assez vite.
Trés bon squeud !!!
chronique corroborée. A noter aussi que l’album « ambient » s’écoute très bien tout seul.
le truc qu’est énorme c’est qu’il faut écouter chaque piste respective des 2 cds ensemble, ça rend tellement bien qu’on en redemande…
Une chronique prévue pour le nouvel opus Wake/Lift?
La chronique est faite et sera posté prochainement.