Découvert avec l’effroyable Wormboiler (2021), Uranium fait déjà son retour avec un nouvel EP cinq-titres tout aussi difficile d’accès. Comme son prédécesseur, An Exacting Punishment interroge notre perception dès sa pochette où l’on distingue une tête (?) sous ces restes d’effondrement. Musicalement aussi, on peut rester perplexe devant ces sons distordus modelés par AA (seul maître à bord), bien décidé à nous étouffer sous ces émanations malsaines.
Mélangeant à nouveau power electronics, noise-industriel et black metal, Uranium entend mettre en musique (si on peut encore l’appeler ainsi) la désintégration de l’humain suite à un soulèvement des machines. Une impression qui nous cueille dès « Trinity » où les superpositions de textures et le grésillement permanent nous place dans l’inconfort. Une sensation qui se voit doublée lorsque les vocaux criés s’amènent, appuyant encore plus sur le malaise.
Jouant sur les effets de stridence, de bidouillages irritants et de voix monstrueuses (« Prison Of Flesh »), Uranium semble prendre un malin plaisir à nous torturer les oreilles, y glissant des clous rouillés en plus de cette aura générale donnant l’impression d’une visite (au choix) d’une usine ou d’un asile psychiatrique abandonnés. Le climat de terreur est permanent, même lorsque l’on est dans du « minimaliste » (« Gnawing At The Bones », bande-son parfaite de film d’épouvante). Même effet sur de plus longues durées comme sur le morceau-titre aux dix minutes où l’on se prend des radiations sonores entre deux phases plus « ambiantes » ou bien la pesante conclusion « No Light » qui nous offre une sorte de Godflesh version sludge/doom de l’enfer.
Un nouveau cauchemar éveillé de la part d’Uranium, passé maître dans l’art de l’annihilation sonore, les corps font fondre (ou finir vaporisés).
- Trinity
- Prison Of Flesh
- Gnawing At The Bones
- An Exacting Punishment
- No Light