Solbrud - IIII | Eklektik Rock

Sept ans après le très bon Vemod, Solbrud fait enfin son retour avec un nouvel album studio, son quatrième comme son nom l’indique. Les danois nous auront fait patienter il y a trois ans avec un album/DVD live et le chanteur/guitariste a fondé entretemps un groupe de death metal (Bound Hands), bref autant dire que le quartet de Copenhague a bien pris son temps avant de revenir. Un retour qui se fait donc avec ce IIII, nouvel album ultra dense, tellement dense qu’il s’agit d’un double-album contenant plus d’une heure et demie de son !

Solbrud aime prendre son temps et ses compos vont donc forcément de pair ! Nous accueillant par un « Hvile » dépassant les dix-sept minutes, on a déjà là de quoi se décourager mais les danois retrouvent directement leur style qui « déroule » quasiment tout seul. Atmosphériques avec de nombreuses incursions folk (le break central de « Når solen brydes • Del II: Mod afgrundens flammehav » entre instruments acoustiques et bruits de mer), voire post-rock (l’intro de l’instrumental « Når solen brydes • Del IIII: En ny tid for mig står »), les titres de ce « disque 1 » s’orientent dans une optique très émotionnelle du black metal (l’ombre de Wolves In The Throne Room venant régulièrement planer dans le coin).

Et ce n’est alors pas terminé puisque vient ensuite le « disque 2 », introduit par l’ultra intense « Ædelråd », soient seize minutes de montagnes russes d’émotions. Un titre qui met un peu de temps à démarrer mais qui embarque entre ses parties désespérées et la richesse de ses arrangements (là encore venant nous cueillir lors de passages acoustiques d’une beauté flamboyante). Mais Solbrud cherche aussi à surprendre, notamment sur « Sjæleskrig », instrumental nous amenant du côté des grands espaces avec ses notes de lap steel entre deux ruades. Deux superbes titres de black atmo plus tard, longs mais desquels on ne voit pas le temps passer, « Postludium » vient conclure ce double-album via une outro faisant légèrement retomber la pression.

Solbrud vient donc totalement combler leurs fans en manque avec non pas un mais deux albums. IIII n’est toutefois pas dénué de longueurs vous l’aurez compris, mais sa division en deux albums permet de l’apprécier plus franchement que lors d’une écoute d’une traite (pouvant devenir un peu lassante selon le contexte d’écoute). Un nouvel album plus qu’ambitieux conservant son caractère aussi mystérieux que mélancolique de bout en bout, que ce soit grâce à l’usage des instruments acoustiques, comme dans les moments plus âcres (avec râles au diapason). Une odyssée atmosphérique qui captivera à coup sûr les âmes voyageuses appréciant le black metal ouvert aux émotions.