Despised Icon – The Ills of Modern Man

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Style: deathcoreAnnee de sortie: 2007Label: Century Media

Leur album précédent, The healing process, était la dernière carte de visite en date de Despised Icon après un premier album passé inaperçu. Le changement de chanteur, deux pour le prix d’une, avait été salutaire au groupe et procurait une dynamique meurtrière au deathcore explosif du groupe. Mosh part après mosh part, The healing process ne laissait qu’un paysage dévasté dans son sillage pour marquer son territoire. Une réussite que j’avais acclamé avec conviction dans ma chronique précédente et dont la force n’a pas faibli depuis. Enfin … pas jusqu’a The ills of modern man. The healing process était un monstre de violence, efficace et agressif, qui prenait le meilleur du deathcore pour en faire un condensé en neuf titres d’une rare violence. Jouissif en somme. Mais en comparaison de ce nouveau disque, ce n’est plus autant le monstre qu’auparavant. C’était un bon album, mais voilà encore mieux, et encore plus monstrueux. Grâce à ce disque, Despised Icon s’échappe progressivement du moule dans lequel ils se sont placés et testent de nouvelles méthodes de pulvérisation des foules. Leurs prestations scéniques, avant la sortie de ce nouvel album, était déjà excellentes alors je n’ose imaginer ce qu’elles donneront quand ils joueront plus de nouveaux titres.

Sur The healing process, les explosions de blast et les riffs simple mais groovy était de rigueur. The ills of modern man par contre se focalise sur des riffs death metal que l’on ressent beaucoup plus et un rythme parfois beaucoup plus lourd, sinon beaucoup plus rapide. Pas de demi mesure. Les mosh part sont toujours là aussi, mais en moins grand nombre. De toute manière, la surenchère des groupes dans ce domaine, durant les mois précédents, a complètement bouché le créneau deathcore et les mains des chroniqueurs ne peuvent déjà plus tenir toute la production du genre tellement elle devient massive. Despised Icon a donc pris une excellente décision en ouvrant leur musique à un death metal basé sur des riffs et moins sur une rythmique mécanique. Que l’on ne s’y trompe pas, celle ci est toujours présente. Mais en contre partie, on a droit aussi à plus de changements pour des chansons beaucoup plus mémorables et variées, comme « A fractured hand » et son riff au consonance black metal précédé par un rythme hardcore. Et par-dessus tout cela, les deux chanteurs jouent encore avec leurs cordes vocales pour procurer encore plus de variété à leurs échanges. Dispensable en théorie, leur présence en concert est déterminante pour faire de Despised Icon cette machine à détruire les fosses.

Despised Icon a évolué et l’aspect « core » de leur musique n’est donc plus aussi dominant qu’auparavant et s’est vu troqué pour des riffs et des rythmes plus métalliques. Plus death metal et beaucoup moins deathcore ou même metalcore, The ills of modern man est non seulement un meilleur album mais laisse entrevoir un futur encore plus réjouissant. Pensez bien qu’avec un tel saut de kangourou entre leurs deux albums, il y a beaucoup à espérer de la suite des aventures du groupe. Et quand on entend la dernière chanson, « Painted blue ornaments », on peut commencer à rêver à des réveils encore plus difficiles. Car à force de répéter constamment que Despised Icon est un groupe violent et « vachement bien pour tout casser en concert » on en fini par oublier que ceci n’est pas juste une machine à faire bouger les ados à ceintures blanches mais surtout six musiciens qui ne font pas qu’enchaîner les riffs violent mais construisent des chansons en forme de char d’assaut, solides et aussi mémorables que le passage d’un panzer dans votre jardin. Or, cette dernière plage, montre une tout autre facette du groupe. Deux minutes passent et l’on se retrouve avec un break où les deux chanteurs posent en même temps pour un effet des plus puissants. Puis, une minute encore, et un lead mélodique et métallique emmène la chanson vers sa conclusion. Après s’être enfilé neuf titres de violence pure, c’est une véritable révélation que de voir le groupe laisser filtrer un filet de lumière entre tout leurs riffs gras et sombres. Une conclusion ingénieuse qui pousse encore plus le disque dans la catégorie des albums qui feront la différence quand la vague deathcore aura reculé et que tout les clones auront fini de profiter de l’opportunité. Despised Icon s’affirme ici comme un groupe mature destiné à un futur beaucoup plus intéressant que celui de leurs pairs, cela ne fait aucun doute.

  1. in the arms of perdition
  2. furtive monologue
  3. quarantine
  4. the ills of modern man
  5. a fractured hand
  6. sheltered reminiscence
  7. nameless
  8. tears of the blameless
  9. oval shaped incisions
  10. painted blue ornaments

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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Commentaire

  1. RBD says:

    Pour ma part, je préfère les deux précédents. Ce nouvel album fait beaucoup de détours par le « MetalCore de jeunes mais quand même bien bourrin » à l’instar d’All Shall Perish. Ce n’est pas un adoucissement, mais un rapprochement vers la mode actuelle qui n’apporte rien aux morceaux, à mon sens. Cela peut néanmoins permettre de toucher un public plus large, en espérant qu’ils parviennent à apprécier aussi les parties plus déjantées dans leur style traditionnel.

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