Refused – Freedom

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Style: Hardcore Punk popisantAnnee de sortie: 2015Label: EpitaphProducteur: Nick Launay, Shellback, Michael Ilbert

Après le retour discographique de Faith No More, voilà donc que ce sont les suédois de Refused qui viennent nous faire le coup du come-back auquel on ne croyait plus, 17 ans après la sortie du mythique et exceptionnel The Shape of Punk to Come. Si le retour de Faith No More n’aura pas convaincu à 100%, tout en étant tout de même satisfaisant, allait-il en être de même pour Refused?

Il y avait en effet de quoi se poser sérieusement la question en voyant notamment les noms des producteurs crédités sur l’album : Nick Launay, un vétéran de l’industrie musicale a en effet bossé avec des grands noms comme Kate Bush, INXS, Lou Reed, Silverchair, mais aussi il y a plus longtemps Killing Joke. Quant à Karl Johan Schuster qui se fait appeler Shellback dans le milieu musical, son pedigree est encore plus à même de provoquer de grosses sueurs froides chez les fans de Refused puisque ce Monsieur a travaillé avec Britney Spears, les Backstreet Boys, Maroon 5, Pink, Lilly Allen ou Taylor Swift (sur l’excellent 1989). Mais il semble que ce suédois d’origine soit aussi un fan de Refused, ce qui rendait la collaboration sinon moins improbable, en tout cas au moins un peu pertinente. J’en ai fini avec ce fastidieux namedropping qui permet cependant de mesurer à quel point ce Freedom (le titre étant parlant également) risquait d’être « différent ».

Et différent il l’est, notamment de The Shape of Punk to Come, avc un côté plus pop qui s’affirme sur plusieurs titres comme « Françafrique » ou « War on the Palaces » et leurs relents de funk (avec les cuivres qui vont avec) et leurs choeurs, mais aussi sur le dansant « Servants of Death ». Néanmoins tous ces titres conservent comme point d’ancrage et repère rassurant le chant inimitable de Dennis Lyxzen.

Ces titres ont donc bien de quoi effrayer les fans de longue date du groupe, pourtant le pari (audacieux) est réussi : l’identité de Refused est là et bien là, mais 17 années ont passé et il aurait été naïf (voire stupide) d’espérer retrouver le groupe exactement au même stade qu’il en était en 1998. Et puis il y a suffisamment de titres qui s’inscrivent parfaitement dans le style Refused qu’on connaissait et qui permettent d’accompagner ce changement de façon moins brutale tout en préservant l’homogénéité d’un album néanmoins bien varié. Ainsi les excellents et bien rentre-dedans « Elektra », « Dawkins Christ », ou « Destroy the Man » (malgré ses choeurs féminins) apparaissent comme du Refused pur jus, tous riffs dehors, et sans la moindre ride au médiator.

Sur le plan extra-musical le groupe conserve son engagement à gauche, et « Françafrique » est bien par exemple ce que le titre laisse imaginer avec la politique colonialiste de la France en ligne de mire.

S’il fallait modérer l’enthousiasme ressenti à l’écoute de Freedom, on chipotera peut-être sur un « Useless Europeans » un peu moins réussi que les autres titres, mais dont la montée en tension se prête néanmoins très bien à sa position d’outro dans la playlist. On pourra aussi, comme on l’a fait concernant Faith No More, regretter un retour si bref (10 titres pour seulement 43 minutes, ça fait toujours quelques minutes de plus que le FNM, mais ça reste un peu chiche). Les avis concernant ce retour sont extrêmement divers, il est d’ailleurs aisé de trouver sur le Web beaucoup de critiques très dures et négatives de cet album, pour ma part je dis OUI à ce Freedom qui n’a non seulement rien de honteux pour ses illustres géniteurs, mais qui nous laisse impatients d’entendre la suite! Refused are fucking alive!

 

Tracklist :
01 – Elektra
02 – Old Friends / New War
03 – Dawkins Christ
04 – Françafrique
05 – Thought Is Blood
06 – War on the Palaces
07 – Destroy the Man
08 – 366
09 – Servants of Death
10 – Useless Europeans

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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2 Commentaires

  1. Angrom angrom says:

    Grosse surprise de l’année. J’aimais bien The Shape Of Punk To come mais je crois que j’aime encore plus ce virage plus accessible.
    Le gimmick clin d’oeil à Rush dans Destroy The Man est limite jouissif
    Et Françafrique est pas loin d’être un des titres de l’année

  2. Equipe Eklektik jonben says:

    Dawkins Christ et Elektra ça va, c’est du Refused, par contre pas fan du reste de l’album…

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