Chroniques en Vrac – Novembre 2015

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Style: Rock, Post-punk, New Wave, Black Metal, MetalcoreAnnee de sortie: 2015Label: Weathermaker, Spinefarm, Indie Recordings, Candlelight Records

Un vrac de novembre sous le signe de vétérans et des retours réussis en 2015 : le rock puissant et irrésistible de Clutch, le post-punk aux atours new wave de Killing Joke, le black norvégien de Kampfar, et enfin le metalcore de Vision of Disorder qui signe son 2ème album depuis son come-back discographique de 2012. L’expérience au service de la qualité en somme. On en redemande…

ClutchPsychic Warfare

Avec Clutch c’est toujours assez simple… mais aussi toujours aussi bon. Et ce Psychic Warfare ne fera pas exception. Débutant sur les chapeaux de roue (après une intro aussi courte qu’inutile) avec le formidable « X-Ray Visions » (qui rentre direct dans le top des morceaux du groupe) l’album pourrait se définir comme du pur Clutch classique et toujours aussi efficace. S’il vous faut votre dose de rock n’ roll puissant qui fait taper du pied comme il faut, vous ne pouvez pas vous tromper en faisant une fois de plus confiance à la bande de Neil Fallon. A noter que le groupe nous propose une ballade southern réussie avec « Lady of Electric Light » qui rappelle un peu par moments les anciens de Lynyrd Skynyrd, ainsi qu’un conclusif et excellent « Son of Virginia » qui s’étale sur plus de 7 minutes. J’avoue conserver une préférence pour le précédent album de la troupe, Earth Rocker, qui reste peut-être mon préféré du groupe (avec Blast Tyrant) mais pas de risque de déception avec Clutch!

Killing JokePylon

36 ans d’existence au compteur… A part Napalm Death qui fêtera l’année prochaine ses 35 ans d’existence, peu de groupes qui ont su s’inscrire dans le temps et évoluer au fil des années, proposant un parcours à la fois riche et quasiment sans la moindre faute de goût. C’est donc Pylon qui vient enrichir une fois de plus la discographie hallucinante de la troupe emmenée par l’halluciné et hallucinant Jaz Coleman. Un nouvel album qui semble mélanger habilement deux approches du groupe : celle lancinante et répétitive du fabuleux Hosannas from the Basement of Hell (« New Cold War », « Dawn of the Hive », « Delete », l’énorme « New Jerusalem »), et l’approche plus « pop/new wave » (« Euphoria », « War on Freedom », le plus rock « I am the Virus ») des derniers albums en date. Encore une fois l’album est assez irréprochable et irrésistible, contenant son lot de tubes et de passages épiques. Jaz est toujours aussi bon, impossible d’imaginer Killing Joke sans ses vocaux incantatoires ou plus posés, mais toujours typiques et caractéristiques de ce grand (grand) Monsieur. Pas sûr que dans la durée ce nouvel album fasse partie des albums majeurs de la blague qui tue (les derniers étant à mon avis Hosannas et l’album éponyme de 2003) mais on s’en fout, car Pylon est encore un excellent album totalement indispensable pour les amateurs du groupe.

KampfarProfan

Mine de rien, et sans prétendre faire de l’ombre à Killing Joke en terme de longévité (pour le moment), les norvégiens de Kampfar ont soufflé l’année dernière leur vingtième bougie. Peu de groupes de black norvégien ayant émergé dans les (si prolifiques années pour le black) années 90, ont réussi à survivre et à se maintenir en aussi bonne forme. Car même si le groupe a connu un petit passage à vide (artistiquement) au milieu des années 2000, il a surtout prouvé qu’il savait rebondir et se renouveler en balançant l’année dernière un de ses meilleurs albums en date, le fabuleux Djevelmakt (qui figure en bonne place dans mon top annuel 2014). Les voilà qui remettent déjà le couvert, preuve de leur vigueur et de leur grand dynamisme créatif. On aurait cependant pu craindre qu’enchaîner les albums de la sorte puisse nuire à la qualité du songwriting et des morceaux proposés et que ce Profan ne soit finalement qu’un Djevelmakt au rabais. Il n’en est rien, même s’il sera difficile de prétendre faire jeu égal avec son (jeune) grand-frère. Qu’importe, Kampfar arborant encore fièrement en 2015, les oripeaux d’un black pagan (à l’instar d’un Moonsorrow un peu en sommeil), fidèle aux traditions du genre (avec chant majoritairement en norvégien s’il vous plaît) tout en s’ouvrant à la nouveauté sans avoir peur d’élargir ses horizons (« Skavank » qui alterne bien les tempos, les vocaux de Dolk toujours aussi variés, entre shrieks furieux et moments plus « clairs » tout en restant agressifs). Et de balancer encore une fois des hymnes épiques qui feront lever le poing et hurler sous la pleine lune (magistraux « Icons » et le très varié « Daimon » à l’ambiance magistrale et prenante). Excellent encore une fois!

Vision of DisorderRazed to the Ground

Dans la continuité de The Cursed Remain Cursed, les vétérans de Vision of Disorder ajoutent une pierre à leur édifice construit avec soin et intelligence au fil des années (malgré un long break entre 2002 et 2009 qui a permis à Tim Williams, le chanteur de monter le très bon Bloodsimple). Même si j’avoue aujourd’hui préférer d’autres variantes de metalcore (plus crusty avec Enabler ou plus moderne avec Heart of a Coward), le mélange de metal et de hardcore de Vision of Disorder fonctionne toujours aussi bien, à l’image de l’entrée en matière brutale de « Heart of Darkness » qui pourrait de prime abord laisser penser que Razed to the Ground serait un album violent. Mais si la suite se révèle aussi réussie, elle s’avère également plus mélodique, Tim Williams alternant toujours aussi bien les vocaux hardcore éructés avec les passages beaucoup plus mélodiques et aériens. Je reste un peu dubitatif quant à la production de l’album qui me semble manquer un peu de puissance, mais cela ne fera que renforcer le côté « à l’ancienne » de cet album qui n’en est pas moins réussi et devrait ravir les amateurs du groupe.

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. Angrom Angrom says:

    ok avec toi pour le Clutch le seul reproche qu’on peut lui faire c’est son relatif manque d’évolution par rapport au précédent mais il est toujours aussi bon !

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