Nous voilà donc à l’Espace Curial pour un concert qui autant vous le dire tout de suite se révèlera mémorable. 1er concert métal organisé dans cette salle par VS Prod après l’essai que fût le set acoustique d’Anathema, on pouvait se demander si la salle était adaptée à des concerts plus mouvementés.
Un peu dommage que la salle n’était qu’à moitié pleine, à vue de nez un peu plus de 200 personnes pour ces 2 groupes thrash Meshuggesque et 2 groupes death bien techniques.
jonben : »???? » est un groupe qu’on attendait d’écouter pour vérifier les dires mais je dois dire que j’ai été un peu déçu. Ils maitrisent bien leur musique, qui reste très carrée malgré sa complexité rythmique, mais malheureusement leur set fut un bloc compact et surtout très linéaire d’une demi-heure vide de toute mélodie. Le groupe pratique du Meshuggah, et rien d’autre, et du Meshuggah avec une seule gratte, c’est à dire sans les solos de Thordendal.
Mention bien tout de même au chanteur, lui aussi assez linéaire mais assurant très bien à son poste.
krakou : Ouais j’ai trouve « ???? » assez sympathique au fond, quoiqu’un peu linéaire en effet. Le chanteur/frontman malgré une communication tout à fait nulle, a une excellente voix bien agressive et une bonne présence scénique… Sa prestance et son physique me rappellent un peu Phil Anselmo du temps de Pantera. Trapu et grimaçant, très à l’aise, ce type a un bel avenir sur scène…
Il reste quand même que « ???? », outre trouver un nom prononçable, devrait penser à s’éloigner un peu de son influence Meshuggesque pour essayer d’apporter sa patte à des compos déjà sympas mais un poil répétitives et redondantes…
2ème groupe de la soirée, Yyrkkon s’installent sur scène et réussissent à bien faire bouger la foule malgré un son assez brouillon. Piochant aussi bien dans les nouvelles compos de l’excellent Occult Medecine que dans les anciens albums, le groupe réussit son petit effet.
Séquence émotion avec un hommage à Dimebag Darrel mais pas de reprise de Pantera.
jonben : Le matériel est changé assez rapidement et les Textures arrivent sur scène sur un font ambiant comme on peut en trouver sur leur album.
Etant fan de leur premier opus, Polars, j’attendais avec impatience de voir Textures sur scène, les ayant loupé au Fury Fest alors que c’était un des groupes que je voulais absolument voir. C’est réparé ce soir et de quelle façon! Textures ce soir a vraiment effectué un show magique, les morceaux transcandés par l’interpretation scénique, l’instrumentation comme le chant d’une perfection proche de celle de l’album. J’ai même vraiment été étonné par le chanteur, je pensais que c’était le gratteux qui chantait les passages mélodiques alors qu’il en assure la majorité seulement aidé pour les harmonies un des gratteux. Le chanteur passe donc d’un chant hardcore aigu à des cris deaths très bien executés jusqu’à un chant mélodique vraiment profond.
Le groupe ne relache jamais l’atmosphère, les morceaux sont très bien liés entre eux par des samples et ambiances sonores envoyés par le clavieriste.
Le batteur à la crinière blonde ondulée est vraiment phénoménal, d’une technicité très particulière, autant à l’aise dans les passages bien thrashy que dans d’autre jazzy, tous étant parsemés de breaks hallucinants de précision, un jeu dans la même optique que celui de groupes comme DEP ou Sikth.
Après quelques morceaux bien thrashy où ils mettent le public dans l’ambiance, ils enchainent sur « Polars » le titre phare de leur album qui dure plus de 20 minutes. Dès le riff d’intro bien destructuré rappelant forcément Meshuggah mais avec une touche bien personnelle, la machine est lancée. Textures sont à part sur la scène métal actuelle par leur faculté à mélanger totalement les ambiances et d’infester leur musique lourde et rythmique d’une très grosse dose de mélodie, pour finir par inclure certains passages aériens pouvant rappeler le travail du Devin Townsend Band.
Bref, scotché. L’atmosphère tout au long du morceau fut vraiment schizophrénique, ce morceau étant formé de différents passages totalement différents mais qui s’enchainent sans jamais que la pression soit relachée.
A la fin de leur set je savais que ce concert était déjà un de mes préférés de l’année, et si Scarve arrivait à répondre à nos attentes, ça serait la panacée.
Finalement Scarve ont la même approche que Textures, jouer un métal extrème et technique très varié en le transfusant de mélodies, les 2 groupes insèrent en particulier des arpèges imprégnés d’effets et des voix claires dans leur musique.
Krakoukass et moi les avions déjà vus 3 fois et à chaque fois avions été déçu par le son qui ne faisait pas honneur à la musique du groupe sur album. Heureusement la présence scénique remarquable des 2 chanteurs réparait ça, un lion et un loup se partageant férocement la scène, ça donne!
Mais cette fois-ci fût la bonne. Même si le son n’était pas parfait, on a enfin pû parfaitement reconnaitre les morceaux de Scarve.
krakou : En effet Jonben, une superbe prestation des Nancéens qui ont eu beaucoup plus de temps que les fois précédentes puisque cette fois ci en tête d’affiche. Mes chouchous absolus ont atomisé l’Espace Curial au son de 13 morceaux. Même si effectivement le son n’était pas encore parfait, il était néanmoins cette fois bien meilleur que les 3 fois précédentes.
Leur set de 1h15 environ leur a permis de varier les plaisirs et de taper pour la première fois en 4 concerts dans le 1er album du groupe « Translucence » avec un furieux « NerveCurrent9 » et un instrumental du meilleur effet.
La longueur de la prestation imposait à nos furieux de miser sur l’aménagement de moments plus calmes pour reprendre des forces, et à ce titre ledit instrumental ainsi que « The Perfect Disaster » (morceau le plus calme de Irradiant) ont bien réussi à calmer les esprits avant de les massacrer à nouveau de plus belle.
Clairement bien assimilés maintenant par le public, les morceaux extraits du dernier et fantastique opus du groupe, Irradiant, sont ceux qui remportent le plus de succès et déchaînent la foule, même si les petites bombes extraites de Luminiferous cartonnent toujours aussi bien : « Fireproven », « Irradiant », « Emulate The Soul », « The Path to Apoptosis » ou « Hyperconscience » sont quelques uns des morceaux qui réussissent à provoquer l’hystérie dans un pit par ailleurs assez calme et surtout très clairsemé. Ce dernier point semble un peu avoir déstabilisé Pierrick qui ne manquera pas de remotiver à plusieurs reprises les foules. Il faut dire que la salle était loin d’être comble ce qui empêchait de former un gros pit bien compact.
Qu’importe, le plaisir de jouer était bel et bien là chez le groupe et nos deux hurleurs ont une fois de plus prouvé qu’ils sont parmi les tout meilleurs frontmen de la scène française.
Encore une fois chapeau bas messieurs!
jonben : Pûr concert en définitive, clairement un des concerts de l’année pour moi, et qui aura en plus eu le mérite de présenter l’Espace Curial comme une salle agréable. Avec son aspect MJC de quartier, l’Espace Curial n’a pas le prestige de la Loco mais elle permet de faire des concerts chaleureux, les groupes étant très proches du public. La salle est assez grande, et on voit bien la scène de partout, l’acoustique est manifestement adaptée à du rock et pour finir ça permet de faire les places moins cher (10€ ce soir!), bref ça le fait.
Seul défaut, le bar ne sert que de petits verres de cidre, l’alcoolémie du public n’est donc pas très élevée et comme Pierrick de Scarve l’a fait remarqué, on voit la différence!