Le charme a ceci d’exquis: il est insondable. Il vous saisit, se joue de vous pour finalement s’immiscer et vous posséder. Ballad of the broken seas n’est qu’une question de charme. Le charme suave de ballades folk un rien psyché. Le charme de la chaleur du rayon de chaleur printanier. Le charme de la rencontre entre deux êtres, entre un homme et une femme. Rencontre fortuite lors d’un concert à Glasgow, Mark Lanegan (ex-Screaming Trees) officiant alors pour les Queens of the Stone Age et Isobel Campbell (ex-Belle and Sebastian) se lient d’amitié, le profond respect pour le travail artistique de l’autre n’y étant pas fortuit, lui.
De cette rencontre émerge ce projet de composition en duo dont Ballad of the broken seas est le premier volet, prochainement suivi par Milk White Sheets, à paraître courant 2006.
Ce projet puise sa force au cœur du halo vocal qui émane de la confrontation de ces deux voix. Elles se confrontent mais ne s’opposent en rien. Bien au contraire. La voix grave de Mark Lanegan renferme une chaleur apaisante que la voix légère et angélique d’Isobel Campbell attire vers des cieux d’un calme ensorcelant. Ces voix s’accordent, s’entre lassent, se fuient et finalement se reconquièrent. De ce jeu vocal émane une plénitude, des images au charme inavoué dont seul l’auditeur possède les clés. Mais ce jeu se développe dans la grande tradition des duos vocaux à la Lee Hazelwood et Nancy Sinatra ou plus proche de nous, Nick Cave et ses « murders ballads » mettant en scène le charme crépusculaire d’une PJ Harvey ou bien encore celui plus ravageur d’une Kylie Minogue.
Ce duo vocal entre le ténébreux Mark Lanagan et la fraîche Isobel Campbell se développe dans des écrins pop 60’s au charme intemporel (« Honey Child What I Can Do », « Do You Wanna Come Walk With Me ? »), naviguant entre une folk country (« Deus Ibi Est », « Black Mountain », « The False Husband ») et le blues flamboyant (la reprise du « Ramblin’ Man » de Hank Williams.
De l’aveu de la principale compositrice de ce Ballad of the broken seas, cet album est grandement inspiré des American Recordings de Johnny Cash. Grand bien lui en a pris. L’énergie du blues se marie à ces chansons incandescentes où se voient se succéder les images d’un road trip aux couleurs chatoyantes de l’aube, les comptines suaves et naïves, les confidences sensuelles d’amants ardents, l’élégance sauvage, bref tout ce qui fait le charme du blues, le charme d’une rencontre entre une femme et un homme.
Intemporel, élégant, d’une richesse pudique, un album pour nourrir l’intimité.
- deus ibi est
- black mountain
- the false husband
- ballad of the broken seas
- revolver
- ramblin man
- (do you wanna) come walk with me ?
- saturday’s gone
- it’s hard to kill a bad thing
- honey child what can i do ?
- dusty wreath
- the circus is leaving town.
Oh ?! Sérieux ? Marl Lanegan qui sort un bon album ?!!
vais aller écouter ça dès que possible tiens. :)
Je dirais plutôt que c’est un album d’Isobel Campbell où Mark Lanegan déploie son chant de crooner. ;-)
cash is god
Je suppose que Pearly plaisantait quand il s’interrogeait sur la qualités des albums de Mark Lanegan… Je suis un tantinet énervé quand on ironise sur Mark Lanegan…mais c’était de l’humour. Tant mieux.