Mefitis – Offscourings

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Style: Death/Black Metal Progressif et avant-gardisteAnnee de sortie: 2021Label: 1225878 Records DK

Ne vous laissez pas rebuter/repousser par cette pochette un peu bizarre/moche : c’est en effet du très très lourd que nous propose Mefitis avec son deuxième album longue durée Offscourings. Les américains vont d’ailleurs nous mettre sans attendre dans le bain dès l’entame pied au plancher de l’excellent « Wandering the Tideland » pour ne (presque) plus nous lâcher, 38 minutes durant, pour notre plus grand plaisir.

Les californiens pratiquent un death metal tirant sur le black (notamment en raison de la voix très éraillée utilisée) qu’ils décrivent eux mêmes comme du dark metal (ce qui ne veut pas dire grand chose vu le nombre de groupes très différents sur lesquels fut attachée cette étiquette) qui s’avère presqu’aussi original qu’un Sweven avec néanmoins une atmosphère assez différente et des structures de morceaux plus alambiquées. Pas de panique, rien de chaotique mes couilles ici, on reste dans une structure lisible même s’il n’y a pas à proprement parler de « refrains » et qu’on est donc assez éloigné de la structure classique d’un morceau de rock lambda, mais techniquement on se rend vite compte que le guitariste de cette formation touche carrément sa bille. Heureusement les titres ne s’avèrent jamais démonstratifs et ne tirent pas en longueur, et si Mefitis remporte rapidement la mise c’est certainement d’abord grâce à cette impressionnante ambiance sombre et froide, très spéciale et presque connotée « Science-Fiction » qu’il distille (ce qui amène vraisemblablement quelques chroniqueurs à entendre du Voivod chez Mefitis), réhaussée de mélodies qui n’ont pas toujours l’air d’en être, mais qui s’avèrent après quelques écoutes, très infectieuses (par exemple ces délicieux arpèges mélodiques sur « The Witherways »).

La basse bien présente et audible joue un rôle important pour renvoyer aux grands noms du death, mais il y a aussi cette sorte d’effet « chorale » (vraisemblablement réalisé au synthé) qu’on entend sur la quasi totalité des morceaux en arrière-plan (cf « The Witherways » sur lequel cette « chorale » est particulièrement mise en avant au début du morceau), de même que des backing inquiétants et très graves (sur « Meridian Artefact ») ou des synthés étranges (« Castling in Sediment » qui contient aussi des fausses percussions étranges ainsi que des passages atmosphériques pouvant rappeler Diabolical Masquerade ou certains travaux de Dan Swano) qui viennent également contribuer à instaurer cette atmosphère très spéciale qui fait la part belle aux mid-tempo (même si le rythme s’accélère régulièrement et que les structures atypiques cassent cette impression de mid-tempo). On retrouve par ailleurs comme chez Sweven ce goût pour la guitare acoustique qu’on peut entendre sur le sublime instrumental « Kosmodrome » malheureusement trop court (à peine une petite minute).

S’ils sont quatre membres dans le groupe comme représentés sur la pochette du disque, il s’avère que le noyau dur du groupe californien semble en réalité constitué de Pendath et Vatha (cf photo) qui sont crédités pour la composition et l’enregistrement de la totalité des morceaux de l’album. Impressionnant boulot réalisé par ces deux hommes qui semblent s’employer à déconstruire les codes du death metal « classique » et jettent ainsi un sacré pavé dans la mare en livrant une œuvre riche et impressionnante de bout en bout.

Offscourings est vous l’avez compris non seulement un très gros coup de cœur personnel mais surtout un petit bijou de composition et d’inspiration qui devrait ravir les amateurs de musique extrême aventureuse, ceux ayant apprécié les réalisations de Robert Andersson (avec Morbus Chron ou plus récemment Sweven donc) étant à mon sens particulièrement à même d’apprécier ce formidable album, déjà en lisse pour le podium.

Tracklist :
01. Wandering the Tideland
02. Meridian Artefact
03. Kosmodrome
04. Castling in Sediment
05. The Witherways
06. Fenshaden Deeps
07. Offscourings
08. Sonstead Blight

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. Shaq says:

    Un album qui ne se laisse pas si facilement amadouer ; le premier titre «  » »tubesque » » » semble aguicher l’auditeur afin de mieux l’égarer au travers de titres beaucoup moins évidents. Plusieurs écoutes sont nécessaires afin de pleinement apprécier le travail de ces musiciens dont le talent de composition et d’interprétation est indéniable.
    Je rapprocherais davantage Mefitis d’un StarGazer (dont le dernier album est lui aussi un sacré bordel à digérer) que d’un Morbus Chron, mais il s’agit dans tous les cas d’un Death-Metal atypique et fortement recommandable.

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