Deux ans après la découverte du groupe avec Chaos is order yet undeciphered, Quietus fait son retour avec un nouvel EP aux intentions toujours aussi multi-facettes. Les carolomacériens (de Charleville Mézières) livrent avec ce 0,012% Biomass quatre nouveaux titres, seulement quatre mais toujours habités d’une belle densité et de cette envie de sortir des clous.
Car si l’on retrouve intacte la personnalité rencontrée sur leur premier album, Quietus se montre toujours aussi imprévisible. Démarrant cet EP avec « Cockroaches », le quartet propose à nouveau une musique non linéaire, lourde et entrecoupée de soubresauts tantôt sur la retenue, tantôt plus chaotiques. Et si l’apprivoisement demande un certain temps, on se fait finalement emporter par les différentes humeurs déployées. « Peau de chagrin » poursuit dans ce mélange de rythmiques hachées (avec blastbeats) et de spoken words sur fond d’arpèges sur l’intro, puis de post-hardcore plus atmosphérique et émotionnel (un peu comme un mix de Botch, Daughters et de Russian Circles). Mais pourtant une telle description ne convient pas, Quietus brisant toute monotonie en multipliant les plans, qu’ils soient nerveux ou plus ambiancés.
« Oiseau de malheur » et ses sept minutes au compteur se présentent comme le gros morceau de 0,012% Biomass. Les alternances sont ici plus étendues, on navigue davantage dans un post-metal plus englobant (avec une seconde partie hypnotique) même si les cassures rythmiques restent le crédo du groupe. Enfin « La gestation de l’hippocampe » (encore un titre en français alors que l’on entend exclusivement du chant en anglais) conclut cet EP avec à nouveau une mine d’idées, des nerfs mais aussi une sensibilité qui se perçoit à partir de mi-morceau.
Comme sur Chaos is order yet undeciphered, il y a de quoi s’égarer un peu sur ce nouvel EP tant les pistes empruntées par Quietus apparaissent comme embrouillées lors des premières écoutes. Il faut dire que le groupe ne cherche pas la facilité mais fait sa tambouille comme il la sent. En résulte un EP confirmant tout le bien que l’on pensait d’eux sur l’album, qui, comme ce dernier, demande un temps d’adaptation mais qui se révèle ensuite comme une belle fessée.
- Cockroaches
- Peau de chagrin
- Oiseau de malheur
- La gestation de l’hippocampe