Jeune quintet originaire d’Oslo, Yawn débarque avec un premier album fruit d’influences diverses et d’expérimentations. Et si un tel nom pouvait faire penser à une piètre estime de leur musique (« bâillement »), les norvégiens tentent au contraire de prouver ici que l’ennui ne fait pas partie de leur répertoire.
Totalement instrumental, Materialism est improvisé, décomposé en quatre chapitres principaux eux-mêmes fragmentés entre trois et cinq parties. Je vous vois bâiller là. OK, Yawn mélange ici des influences jazz et djent grâce à ce jeu précis sur les polyrythmies et gros riffs balancés par des guitares ayant vraisemblablement trop de cordes. Ainsi le nom d’Animals As Leaders vient en tête régulièrement quand les choses s’enveniment et que le climat se fait plus groovy. Mais Yawn va au gré de ses envies, mélangeant passages atmosphériques envoûtants (voire oppressants), moments bruitistes et riffs complexes durant ces trente-sept minutes.
Materialism est de ces albums exigeants et imprévisibles même après quelques écoutes, baignés d’une telle richesse que les surprises subsistent entre deux mouvements (les notes orientales de « Critical Mass » par exemple) et qu’on s’y égare souvent. Le djent teinté d’ambiances sci-fi (avec forte présence de synthés) des norvégiens demande un véritable investissement de l’auditeur tant il est singulier. Une curiosité baignée d’expérimentations pour un album « challenging » à défaut de donner envie d’y revenir. Et si par hasard vous ne parveniez pas du tout à vous immerger dans l’univers de Yawn, il y a malheureusement des chances que votre bouche ne suive l’exemple prôné par son patronyme…
- Cement III : Gobsmack
- Cement III : Fall Out
- Cement III : Restart, Reload, Rebuild
Chaos I : Artificial Superstition
Chaos I : Greed
Chaos I : ISM
Chaos I : Untelligence
Chaos I : Order
Lachrymator II : Lignite
Lachrymator II : Erebus & Terror
Lachrymator II : Tripwire
Lachrymator II : Unstoppable force
Tokamak IV : Immovable Object
Tokamak IV : Critical Mass
Tokamak IV : Fluorescence & Entropy
Tokamak IV : Confluence
Tout à fait d’accord avec la chronique.