Hexvessel – Polar Veil

Pas de commentaires      326
Style: Doom Black Folk MetalAnnee de sortie: 2023Label: Svart Records

L’hyperactif Mat McNerney avait exploré avec les précédentes sorties d’Hexvessel les pans les plus folk ou/et psychédélique de son répertoire, mais le finlandais que l’on connaît aussi sous le pseudo de Kvohst, était avant de monter Hexvessel (et Grave Pleasures qui lui permet de satisfaire ses penchants post-punk/goth pour notre plus grand plaisir, cf notre chronique de son dernier album Plagueboys) un acteur connu de la scène black metal puisqu’il a officié dans <C o d e> (sur les deux premiers albums du groupe) et même dans Dødheimsgard (sur l’album Supervillain Outcast).

Il était donc logique qu’il soit tenté à un moment de revenir d’une façon ou d’une autre à ses premières amours. Et la plus grande surprise est peut-être de le voir effectuer ce retour avec Hexvessel, puisque le black metal apparaît comme un genre aux antipodes de celui pratiqué avec Hexvessel. Et pourtant, voici que Polar Veil lui permet de mêler habilement les sonorités black des guitares électriques avec ce son si caractéristique, aux ambiances feutrées et sombres plus habituelles, le tout avec un tempo passant de cavalcades rythmées (« Homeward Polar Spirit » ou « Eternal Meadow » qui démarre sur les chapeaux de roue mais se calme sur la fin en même temps qu’il devient superbe) à la frange la plus atmosphérique (et la plus représentée sur l’album) du black (voire le doom par moments si l’on se réfère à « Ring » et son final théatralo mystique de grande classe) comme sur « A Cabin in Montana ». Autre contraste de taille, Kvohst n’a pas choisi de faire évoluer son registre vocal qui reste un registre chanté, sombre, mais bien chanté, loin des hurlements des pandas du black metal, et plus influencé par des chanteurs n’ayant justement pas peur de s’afficher dans un registre à contre-courant du registre habituel du genre. Kvohst a notamment ainsi confié son admiration pour Alan Averill, chanteur de Primordial.

Et ce qui s’apparente au final à un vrai virage pour Hexvessel, fonctionne admirablement bien, l’album conserve cette aura et ces ambiances évoquant les majestueux espaces naturels (du grand nord cette fois), nous entraînant dans un superbe voyage d’un peu plus de 41 minutes au cours duquel on serait bien en peine de trouver le moindre temps faible. Ceux qui aimaient Hexvessel pour la folk (quasi) acoustique de No Holier Temple et All Tree ou/et les ambiances psychédéliques de When We Are Death ou Kindred en seront peut-être un peu pour leurs frais et auront besoin de plusieurs écoutes pour s’y faire, mais passée la surprise du virage souhaité par McNerney, on reconnaît quand même Hexvessel, et on en vient à apprécier et  comprendre la logique des changements apportés sur ce Polar Veil. A moins bien sûr d’être complètement et farouchement allergique à toute sonorité black… Il serait dommage en tout cas de passer à côté d’un album de cette qualité!

Tracklist :
01 – The Tundra is Awake
02 – Older than the Gods
03 – Listen to the River
04 – A Cabin in Montana
05 – Eternal Meadow
06 – Crepuscular Creatures
07 – Ring
08 – Homeward Polar Spirit

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1187 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *