Si l’on se donne la peine de chercher un peu, il y a une véritable scène metal aux thématiques préhispaniques. On connait Xibalba et son pendant doom/death Tzompantli mais assez peu de groupes de black metal. Pourtant il existe une véritable scène underground implantée essentiellement au Mexique avec des groupes aux noms évocateurs tels que Nextlahualini ou Tzitzimitl (parmi beaucoup d’autres). Ch’ahom vient donc s’ajouter à la liste, sauf que l’origine du groupe a de quoi surprendre puisque ce trio est… allemand !
Après de nombreuses démos (cinq au total, compilées un peu plus tôt cette année) et un EP (Ts’Ono’Ot – 2023, dispo comme bonus track sur Bandcamp), le groupe d’Essen franchit enfin l’étape du premier album. Six titres d’une mixture de black et death metal souvent introduit par des instruments traditionnels histoire de bien correspondre au thème annoncé (l’intro de l’énorme « Path To Ixtab », parmi d’autres, contribuant à l’installation de l’atmosphère ritualistico-mystérieuse émanant de tout l’album… celle-ci avec son de sacrifice humain à base de gorge tranchée apparemment).
Le trio trouve là un équilibre entre violence black/death old school aussi survoltée que technique (l’influence Demilich citée dans la bio parait très pertinente) et ce concept d’atmosphères sud-américaines parsemées au travers de progressions immersives où la violence extrême semble muter en transe puis en folie (l’impressionnant diptyque « Knots Of Abhorrence »). Un trip « civilisationnel » au rendu final aussi fascinant qu’effrayant.
- Xibalba
- Chavin de Huantar
- Path To Ixtab
- Knots Of Abhorrence I
- Knots Of Abhorrence II
- Ts’Ono’Ot (Bandcamp bonus)