Death – Symbolic

Style: death progressifAnnee de sortie: 1995Label: Roadrunner Records

Ma vie mon œuvre, volume 1, paragraphe 4.

Un jour que nous allions nous promener à la bibliothèque mon frère et moi, je trouvais un album qui allait attirer mon attention. Le nom du groupe était ce qu’il y a de plus sobre Death, celui de l’album n’étant pas en reste, Human. Premier contact avec la voix si particulière de Chuck Schuldiner. N’étant qu’un newbie dans le métal à cette époque, les noms de Steve DiGiorgio et Scott Burns ne me disaient encore rien. Pourtant mon oreille étant quelque peu habituée à ce genre de traitement, il m’était impossible de ne pas remarquer que les morceaux étaient bien construits, sans bourrinage excessif, bref loin de l’autre groupe que j’avais emprunté, un truc qui s’appelait Morbid Angel un truc du genre, petit groupe qui n’a jamais percé d’ailleurs. J’avais donc mis le bestiau sur cassette et quand j’ai eu des sous j’ai pu m’acheter mon disque de Death devant les pouffades de mon frère (ce même frère qui, plus tard, après mon achat de SUP, Anomaly, allait me dire dans un hall d’aéroport en feuilletant son Hard’n’Heavy fraichement acheté « ouah putain la honte t’écoutes un truc qui s’appelle Supuration »).

Fier de mon acquisition j’allais par la suite ne plus manquer un seul album de Death jusqu’au tragique décès de Chuck en 2001. Bref si je n’avais pas subi les pressions de ce même énergumène emplumé pour cette chronique anthologik, j’aurais hésité entre Human qui représente beaucoup de choses pour moi et ce Symbolic sans doute meilleur en terme de composition et de production. Finalement me voilà devant mon clavier, avec Symbolic en fond, me demandant ce que je vais bien pouvoir écrire dessus.

Il serait idiot de dire que cet album est une tuerie puisque de toute façon, s’il ne l’était pas, il ne serait pas dans cette rubrique. Alors plutôt que de m’enquiquiner on va se faire un petit titre par titre, puisque je pense que ce genre d’albums s’y prête bien. Allez roule Ginette.

« Symbolic » : Ah mon morceau préféré! Ouverture d’album avec un morceau mid-tempo plutôt long. Ne nous y trompons pourtant pas, dès l’ouverture Chuck met les choses au clair. Il ne s’agira pas d’un album de death ricain de bas étage, l’accélération à la première minute, le solo magistral en 2:40 qui s’enchaine directement sur un deuxième solo tout aussi désarmant, tout indique qu’on va passer un grand moment à l’écoute de la galette. Toujours ce petit moment de frisson à la reprise du riff de départ en 3:50, ce morceau est, d’entrée de jeu une véritable œuvre d’art. Surprenant l’auditeur, le faisant gigoter dans les passages de double de Gene Hoglan (qui était déjà un sacré batteur à l’époque damned), le faisant frémir dans les solos. La voix si caractéristique de Chuck ressort plus que par le passé grâce à une production très soignée. Allez pour chipoter disons que la fin du morceau est un peu longuette et pas super utile. Il aurait pu nous zapper une minute le chuck (aucun rapport avec le célèbre pirate vidéo-ludique, je vous voir venir).

« Zero Tolerance » : Ah mon morceau préféré! Quel jeu de guitare sur ce morceau, que cela soit au niveau des soli bien entendu, mais aussi au niveau des riffs qui s’enchainent à une vitesse grand V. Et ce putain de refrain « THIS IS NOT A TEST OF POWER ! THIS IS NOT A GAME, TO BE LOST OR WON, LET JUS-TICE BE DONE ». Un titre qui a le pouvoir de faire headbanguer à chaque écoute.

« Empty words »: Ah mon morceau préféré! Ce titre, et plus particulièrement son intro me rappelle toujours “Lack of Comprehension” sur Human, avec cette guitare acoustique flamboyante. D’ailleurs le rapprochement avec Human n’est pas forcément anodin car ce morceau aurait pu y figurer. Il en a la structure et le type. Difficile de dire vraiment pourquoi mais il y a quelque chose de Human dans ce morceau. Bref. Ce titre est remarquable puisqu’il illustre parfaitement ce qui fait de Death un groupe de death technique voir même progressif à certains moments. Une structure alambiquée, des accélérations, ralentissements, break, coupures et une fois encore la guitare est en pleine possession de ses moyens et nous envoie valdinguer dès le superbe premier solo. Superbe morceau.

« Sacred Serenity » : Ah mon morceau préféré! Voici un titre assez à part sur le disque puisqu’il s’agit d’un titre beaucoup plus thrash que les précédents. Une sorte de thrash à l’allemande des années 90, comme le faisait Kreator sur Coma of Souls par exemple. Le refrain de ce morceau est magnifique avec son soutien de guitare. Notable aussi sur ce titre est la place prépondérante qu’occupe la basse. Même dans le break à 2:42 on entend presque plus la basse que la guitare. Du bien bon boulot ce morceau.

« 1,000 eyes » : Ah mon morceau préféré! Ce morceau est sans doute un des plus monstrueux du disque, en particulier grâce au jeu faramineux de Gene Hoglan, virevoltant au-dessus de ses futs comme un danseur. Broyant tout sur son passage avec sa double dévastatrice. Monumental, le solo en plein milieu l’est aussi, sans parler du refrain inoubliable qui reste scotché dans la tête comme un vieux chewing-gum dans les cheveux. Putain de boulot de Gene sur ce morceau.

« Without judgement » : Ah mon morceau préféré! Un début assez heavy métal donne l’impulsion d’un morceau qui, le fallait-il encore vraiment, confirme l’immense talent guitaristique (?!) de Chuck. Talent qu’il semble d’ailleurs transmettre à ses musiciens. Ecoutons à 1:51 la prestation de la batterie et de la basse pour comprendre mes propos (prestation reprise à 5:00 d’ailleurs). Le ralentissement à 3 minutes est également sublime avec cette basse qui prend les commandes. Je recommande aussi chaudement la lecture des paroles de ce petit bijou, à l’image du reste.

« Crystal Moutain » : Ah mon morceau préféré! Un morceau rapide mais terriblement mélodique, technique et varié, voilà comment on pourrait décrire Crystal Mountain rapidement. A noter la guitare sèche démarrant à 4:17 et conduisant le morceau à sa fin. Superbe. Refrain également tout ce qu’il y a de plus magnifique et percutant avec ce « inside crystal moutain, evil takes its form » qui restera dans vos petits cerveaux nuit et jour.

« Misanthrope » : Je n’aime pas spécialement ce morceau pour être franc. Il est juste tout à fait remarquable qu’après le changement de rythme à 1:20, l’ensemble monte en intensité et accélère de façon superbement bien foutue jusqu’à l’explosion à 2 minutes. Joliment joué. Pourtant il manque un fil conducteur à ce morceau qui semble partir un peu dans tous les sens. Pas vraiment de refrain sur lequel s’accrocher. Ce qui ne veut pas dire que le morceau soit mauvais pour autant, c’est juste, selon moi, le moins bon de l’album.

« Perennial Quest » : Conclusion de l’album en plus de 8 minutes avec un des morceaux les plus complexes de Death dans sa trilogie. Encore un grand jeu de basse et de batterie sur ce morceau. Pas franchement rapide, le morceau se révèle être pire qu’un gruyère, bourré de trous partout, recelant un nombre incalculable de secrets. A chaque écoute je découvre un plan qui m’avait échappé, une mélodie cachée. Bref un morceau pas facile d’accès au premier abord mais qui prend toute sa signification avec une écoute attentive. On ne parlera même pas des dernières minutes du morceau, à se tirer une balle dans le pied de plaisir.

Bref, Symbolic est un album anthologik ca ne fait pas l’ombre d’un doute. Véritable bombe de technicité et de puissance il est (et restera, du coup) l’album le plus complet jamais écrit par Chuck. Et ca n’est certainement pas ce Sound of Perseverance en demie teinte qui viendra faire de l’ombre à ce qui est sans aucun doute un
des plus grands albums de death jamais sorti par le groupe qui aura donné son nom au style. Finalement, la boucle est bouclée.

No comment.

  1. symbolic
  2. zero tolerance
  3. empty words
  4. sacred serenity
  5. 1,000 eyes
  6. without judgement
  7. crystal mountain
  8. misanthrope
  9. perennial quest
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