Darkantisthene
Valeur sûre. Les soldats de cette armée ne sont pas légion. Les portugais ont peut-être pu inspirer légitimement des regrets quant à une carrière insuffisamment éclatante : d’un côté, ceux qui se satisfont d’une hétérogénéité discographique permettant d’éviter l’écueil de l’auto plagiat ; de l’autre, ceux qui se lamentent d’un fil conducteur par trop sinueux causant du tort à un groupe qui se cherche continuellement. Pas un album identique, chacun sa personnalité, ses sonorités, sa production particulières.
J’ai personnellement été enchanté de leur volonté systématique de remise en cause de l’orientation musicale. On attendait d’eux un second Irreligious ou toute une série de Sin/Pecado. Il n’en a rien été. Et le Moonspell 2006 respecte cette ligne de conduite. C’est plus que louable, je n’y reviendrai pas.
Valeur sûre donc ? Achat les yeux fermés, persuadé que le nombre d’écoute viendra à bout des réticences qui deviendraient presque une habitude pour qui suit les dark metalleux depuis le début ? La réponse est claire, sans appel : Non.
Bon ok je fondais peut-être un peu trop d’espoir sur ce Memorial, enchanté que j’avais été à la sortie de son prédécesseur The antidote qui laissait présager l’arrivée du véritable grand album puissant et mélodique que les portugais ne nous avaient toujours pas offert sur un plateau.
Ce qui m’emmerde dans cet album : trop symphonique. Les claviers apportent une touche « horrifique » (At the image of pain fleure bon l’inspiration The Vision of Bleakienne), quand elle n’est pas sirupeuse (insupportable Luna aux forts relents Lacuna Coiliens) ou expérimentalo-instrumentale (Proliferation dont l’intérêt m’échappe) – et c’est très loin d’être ma tasse de thé. Cette utilisation massive était déjà plus ou moins présente sur Darkness and Hope mais la teneur générale de ce dernier apparaissait moins décousue et emphatique que dans le cas présent.
Ce qui me chagrine dans cet album : trop peu inspiré. Les 2 premiers titres Finisterra et Memento Mori sont les seuls à particulièrement retenir mon attention sans pour autant toutefois me transcender. Pour le reste, j’ai l’impression d’avoir affaire à la bande son metal d’un remake du Dracula de Coppola (Once it was ours relèverait presque de l’hommage au compositeur Wojciech Kilar) ou à du Cradle of filth dernière période (sur le morceau Best forgotten notamment).
Je vais finir par réclamer bêtement un second Sin/Pecado si ça continue…
11/20
Neurotool :
En effet non. Je me souviens d’un vieil article paru dans RAGE à la sortie de Sin/Pecado, laissant sous-entendre le potentiel d’un groupe s’étant jusque là répandu dans les clichés d’une scène metal, guidé jusque là par une direction artistique préétablie. Moonspell y allait de son petit couplet marketé sur la prise de risque, l’investissement spirituel et personnel comme ultime rempart à l’ennui et à la stagnation, signes avant-coureurs d’une petite mort en rien jouissive. La lucidité les poussait même à clamer haut et fort : « la réaction des gens dépend… de notre capacité à être originaux ». Huit années ont passé. Quelques albums aussi dont l’excellent dénommé Sin/Pecado et le tant controversé Butterfly effect (qui à titre personnel m’avait séduit à plus d’un tour). Mais après, nous vîmes Moonspell rentrer sous le giron d’un metal qui avait fait les joies d’une certaine scène anglaise du début des 90’s où excellaient entre autre Paradise Lost, My Dying Bride, Anathema… Pour être très sincère, Moonspell n’apparaissait qu’en outsider, parfois même à la limite de l’ersatz… Les lettres de noblesses n’ayant été acquises à mes yeux qu’avec le Sin/Pecado et le Butterfly effect. Et nous voilà aujourd’hui avec un nouvel album inscrit sous le même giron. Dommage… Sans compter un désagréable effet de déjà entendu, Moonspell nous inflige un album sans passion, sans envergure, fuyant et finalement aseptisé (d’ailleurs en cela le choix de retravailler avec Waldemar Sorychta pour l’enregistrement n’a certainement pas été la meilleure des idées…). Il nous reste un Fernando Ribeiro à la voix impressionnante de maîtrise, un groupe jouant son parfait « petit dark metal illustré » et un arrière goût plein d’amertume. Un titre comme Luna et son clichesque backing vocal féminin n’en finit pas de me donner raison. Darkness and Hope avait montré un groupe à cours d’inspiration, mais le plaisir de renouer avec de vieux amours pouvait l’excuser, voire même saisir au vol quelques anciens fans. The Antidote jouait la carte du concept album sans pour autant retourner à la conquête des sommets de l’innovation. Memorial apparaît comme un chant du cygne. Ni plus ni moins…
12/20
- in memoriam
- finisterra
- memento mori
- sons of earth
- blood tells
- upon the blood of men
- at the image of pain
- sanguine
- proliferation
- once it was ours
- mare nostrum
- luna
- best forgotten
ben ouais hein
et toujours pas de double signature…Grrrrr!!!
c’est vrai que la double signature ça serait pas du luxe…!!
Moonspell nous a encore surpris avec cet album mais cette fois-ci c’est par la médiocrité et le manque d’inspiration… album très très décevant. J’espere qu’ils vont se mettre une belle claque et proposer quelque chose de frais très bientot !
ah je suis ravi que nous ne soyons pas que les 2 seuls à mésestimer ce memorial! où sont d’ailleurs les thuriféraires ?!
j’etais étonnée de voir toutes ces bonnes notes dans de nombreux autres webzines. Rien à faire, je n’y arrive pas, je décroche dès la 3ème. Grosse grosse déception donc..;
En ce qui me concerne j’attendais avec impatience l’arrivée de Memorial. la première écoute fut rude et j’ai été déstabilisée par ses consonnances trop black. Mais je dois dire que maintenant je le trouve excellent. Il ne s’agit pas de savoir si c’est un retour aux sources ou un manque d’inspiration je crois qu’ils font la musique qu’ils ont envie de faire rien de plus. Il n’ y aura jamais un album qui ravira tous les fans!
Donc le descendre en flèche ce n’est pas très constructeur, l’album est bien construit plus mâture et franchement après the antidote on pouvait s’attendre à un album plus brutal, du reste quand on pense qu’il ne font que s’auto plagier moi je réponds que c’est juste la patte Moonspell qui se ressent et heureusement dans leurs albums. Laissez tombez vos à priori quant à savoir ce qu’on attend d’un groupe et ce qu’ils doivent faire!
Memorial est très puissant et inspiré, un de leur meilleur album.
Memorial est franchement un bon album, moonspell nous surprend toujours et arrive avec un nouvel album qu’on attendait pas mais c’est une bonne surprise et raffraichissant. Je pense qu’ils ont été influencé pendant l’écriture par Cradle avec qui ils ont tournés aux states et le groupe a dit s’inspirer des BO de films d’horreurs et de musiques classiques, je trouve que c’est un bon compromis, ca promet d’être très puissant en live.
Bref je défends Memorial et je lui mettrais volontiers la note de 17/20!!!
à sara : il n’ a nullement été question ici de reprocher au groupe d’avoir modifié la donne par rapport aux productions précédentes, c’est tout l’intérêt de mon introduction reconnaissant justement cette qualité au groupe de ne pas faire de resucée. l’orientation/retour vers du plus brutal est loin de me gêner en soi, seulement je trouve, contrairement à toi, les compos moins inspirées que d’habitude. ça n’est pas un mauvais album mais je suis vraiment persuadé que le groupe peut franchement mieux faire que de proposer quelques bons riffs puissants.
Memorial est un super album, moonspell nous surprend toujours, et Fernando Ribeiro vraiment excellent.
L’album MEMORIAL est quand même disque d’or au Portugal et a remporté le MTV Awards, donc SagresMetal c’est bien trompé en disant que cet album la surpris par sa médiocrité.
succès commercial et qualité artistique ne font pas toujours bon ménage…
Pour ma part MOONSPELL un bon succès commercial qui déménage bien ;) !!! Une note pour l’album Memorial 18/20. Vivement le 2 décembre 2008 MOONSPELL à Paris au Bataclan.