Remote – Resilient

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Style: noise mathcoreAnnee de sortie: 2016Label: autoproductionProducteur: Sylvain Biguet

Trois ans. C’est le temps qu’il a fallu à Remote pour donner une suite à leur deux sorties de 2013, un premier album (Starving Blaze And Hollow Shades) enchaîné par un split avec les norvégiens Barren Womb. Le groupe parisien, composé de membres de Quartier Rouge et de HKY, a pris son temps pour bien laisser maturer la rage qui l’anime habituellement, cela donne Resilient, second album de mathcore au grain noisy qui ne fait pas semblant d’être en colère !

Pour avoir eu la chance de les voir en live il y a une paire d’années, je retrouve sur album cet aspect abrasif qui avait tant fait son effet alors. On retrouve sur ces douze nouvelles compos ce goût pour l’urgence et cette complexité rythmique, le tout coulé dans une dalle métallique et poussiéreuse personnifiée par ce son de basse caractéristique, véritable fil rouge de cet album (ayant même parfois la possibilité de pleinement s’exprimer comme pendant l’instrumental (ou presque) « Milgram Park »).

A côté d’elle, la batterie virevolte tout en « syntholisant » (en appuyant là où ça fait mal quoi) l’espace tandis que la guitare explore de nombreuses contrées, tantôt expéditives avec un surplus de changements rythmiques (« Messed Up Paradigm » pour ne citer qu’un exemple), tantôt laissant sonner ses accords contribuant au développement du malaise (la seconde partie de « Key To Parasite »). Un côté maladif incarné par la voix du chanteur, libérant un condensé de haine pure parfois altérée par quelques lichettes de tristesse (« Unlearning Process », dans une veine davantage noise désespérée mutant en folie, ou encore pendant « Light Lapse » avec son passage parlé), une sensibilité aussi incarnée par quelques chœurs plus mélodiques (« The Clearest Horizon ») voire tout aussi véhéments (« Introspective Red »). Les accalmies se font plutôt rares le long de ces douze titres assez homogènes, Remote appréciant souvent mettre les potards dans le rouge mais une de ces accalmies demeure particulièrement marquante pendant « Astral Urge » jusqu’à un redémarrage fatal, le calme avant une tempête des plus dévastatrices.

Le paysage est au final bien maussade après le passage de celle-ci. Remote sème le chaos et obscurcit le ciel en empruntant des sonorités à Norma Jean (première époque), Botch, Converge ou encore Seizures (certes, un peu moins massif que ces derniers mais avec le même genre d’impact), bref, la crème du style. Remote signe avec ce Resilient un album brut et âcre qui pourrait bien devenir l’album de chevet 2016 pour l’amateur du genre (d’autant plus que ça se télécharge en « name your price »).

  1. Fading Away
  2. Messed Up Paradigm
  3. Landscrap
  4. Citizen Nausea
  5. The Clearest Horizon
  6. Milgram Park
  7. Introspective Red
  8. Unlearning Process
  9. Astral Urge
  10. Light Lapse
  11. Nootropics Of Cancer
  12. Key To Parasite

Bandcamp

beunz
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