Wizard Rifle – S/T

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Style: Thrash sludge épileptiqueAnnee de sortie: 2019Label: Svart Records

Wizard Rifle, c’est deux gars originaires de Portland, qui font autant de bruit que s’ils étaient cinq. Ce qui frappe en effet immédiatement, c’est l’énergie incroyable que déploie le tandem. La fiche promo cite Black Sabbath, High on Fire et Lightning Bolt en guise de références. On peut comprendre les références citées notamment les deux premières, même si bien heureusement Wizard Rifle est autrement plus intéressant et pertinent que les pénibles et bruitistes Lightning Bolt avec qui ils partagent uniquement ce côté frénétique voire épileptique.

Pour ma part je pense davantage à un Black Cobra qui aurait bouffé du Mastodon en conservant à la fois la rage des premiers opus et le côté progressif des suivants. D’ailleurs les morceaux de Wizard Rifle sont bien plus développés et longs que ceux de Black Cobra, il suffit de constater que l’album dure près de 45 minutes avec seulement 5 titres pour le comprendre instantanément.

Avec 7 min 19 « Rocket to Hell » balance la purée d’entrée à coups de riffs assassins et s’avère le morceau le plus court de l’album. Le groupe y mélange une sorte de thrash épileptique à du gros sludge rock à la Mastodon tout en conservant cette dynamique progressive qui se caractérise par des compositions à tiroirs jamais chiantes et très portées sur le Riff, avec un grand R. Sur « Caveman Waltz » le tempo ralentit un peu, le groove est là avec un riff  encore une fois central et le double chant des compères qui officie parfaitement dans un registre semi hurlé, semi chanté. Moins thrash que « Rocket to Hell » dans son démarrage et plus diablement rock, ce deuxième morceau n’en est pas moins jouissif que le premier et change clairement de ton à mi-morceau pour reprendre une couleur beaucoup plus métal tandis qu’un de nos deux lascars hurle « gotta do what you gotta do! » et que le pied s’emballe pour suivre la mesure. La guitare tricote par la suite un pur passage prog mastodonien et on se laisse emporter dans ce tourbillon de folie mélodique imparable.

A ce moment-là, il faut se rendre à l’évidence, Wizard Rifle fait honneur à son nom et fait montre d’un talent certain pour, tel un magicien, faire se volatiliser 7 minutes sans qu’on voit à aucun moment le temps passer. Et le groupe en a encore dans son escarcelle puisque le saint Riff va encore parler sur « Beneath the Spider », avec cette montée en puissance jouissive qui suit une entrée en matière menaçante. On trouve par la suite des accents psychédéliques sur le break fumeux de « Funeral of the Sun », break qui arrive tôt dans un morceau qui culmine à 12 min 20. Encore une fois les deux compères réussissent à rester passionnantes, avec cette fois une deuxième moitié de titre très heavy, avec des passages plombés à la Black Sabbath qui débouchent sur la fin du titre. « V » vient enfin conclure l’affaire avec un retour au thrash épileptique du début, à grand renfort de riffs scotchants une fois encore.

On ressort de l’écoute de ce disque essoré, excité et forme comme après une intensive séance de sport. Assurément l’écoute de cet album le soir n’est pas conseillée, au risque de passer la nuit à sentir ses membres tressauter et à faire du air guitar dans son plumard jusqu’à très tard. Comment deux mecs tout seuls arrivent à faire autant de bruit, à assurer techniquement comme ils le font et à proposer une richesse musicale de la sorte (il y a même du putain de tambourin, que demander de plus ?), tout en restant efficaces et accrocheurs ? Impossible de s’ennuyer en tout cas durant ces presque 45 minutes pendant lesquelles les deux américains assènent une claque monumentale, ultra jouissive dans un album qui comptera sans problème parmi les incontournables de l’année. Absolument monstrueux!

Tracklist :
1 – Rocket to Hell (07:19)
2 – Caveman Waltz (07:46)
3 – Beneath the Spider (07:54)
4 – Funeral of the Sun (12:20)
5 – V (09:07)

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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2 Commentaires

  1. Zepekegno says:

    Pas encore écouté celui-ci, mais Speak Loud, Say Nothing est aussi un délice, avec comme un arrière-gout de Karp epiquement débile … Merci à l équipe d Eklektik de continuer à propager la bonne parole, vos vieux lecteurs comme moi (qui ne peuvent malheureusement plus commenter autant qu avant) continuent (trop ) discrètement à vous suivre.

    • krakoukass krakoukass says:

      Merci Zepekegno! Il faut que j’écoute plus attentivement le précédent mais ça a l’air d’être dans la même veine, donc bien jouissif!!

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