Si il y a une chose dont je suis sûr dans le métal c’est que la voix est l’âme d’un groupe. Ainsi, lorsqu’un chanteur officie dans deux groupes, ces groupes tendent à se ressembler, voire à se confondre. Et ce Borknagar, dans lequel officie Vintersorg, chanteur du groupe du même nom, va… me contredire ! Effectivement autant dans « Vintersorg » (le groupe), Vintersorg (le bonhomme) privilégie sa voix claire pour faire des albums que personnellement je n’affectionne que très peu, autant dans Borknagar, ses deux voix (brutale et claire donc) sont mises à contribution.

La musique de Borknagar reste du Borknagar et ne se transforme pas en un Vintersorg 2 ce qui pourtant aurait semblé logique. Ceci est sans doute du au fait que Vintersorg ne participant pas à la composition des albums de Borknagar, ce dernier a su garder son âme après le départ de Vortex dans Dimmu Borgir (où il ne fait aujourd’hui que de la figuration).

Le son de ce nouvel opus est, comme nous l’avait fait découvrir « Empiricism », excellent avec un mixage quasiment identique. Les guitares légèrement en retrait face à la voix et à la batterie qui tient une place très importante dans cet opus. Evidemment, le choc d’ »Empiricism » que fut l’arrivée de Vintersorg au poste de chanteur, passé, il ne nous choque pas outre mesure sur cet album. Cet homme est tout simplement un des plus talentueux chanteurs officiant dans le métal extrême, passant d’une voix claire, allant jusqu’au suraigu, à une voix black tout a fait convaincante (là même où Vortex n’excellait pas du temps de Quintessance par exemple). Les deux voix sont utilisées de manière variée et très équilibrée et, chose assez rare pour être soulignée, le passage d’un type de voix à l’autre se fait de façon très harmonieuse et on reconnaît encore une fois le génie de Øistein Brun dans la composition de ses morceaux. La basse est comme à son habitude mixée assez forte et nous gratifie de ses « chtoing » bien caractéristiques. Pas de surprise au niveau de la structure des morceaux, ni au niveau de la production. Qu’en est il alors de la qualité des morceaux ?

Et bien les morceaux sont bien plus égaux que sur « Empiricism ». Il ne se dégage pas UN réel tube comme le superbe « gods of my world » de ce dernier, mais l’ensemble gagne en clarté et en homogénéité. On peut ceci dit retenir l’excellent « Traveller » et le surprenant « the weight of wind » comme deux moments particulièrement intéressants de l’album. Le tempo de l’ensemble est plutôt soutenu alternant des passages typiquement brutaux comme Borknagar sait si bien les faire, et des passages mélodiques en voix claire. Jamais simples, les morceaux n’en sont pas pour autant difficiles à appréhender et le fan de Borknagar retrouvera ses marques très rapidement. Manque de renouveau ? Peut être mais ne vaut-il pas mieux ça que de perdre toutes ses marques entre deux albums ?

Je passerais par contre sur « the inner ocean hypothesis » où Vintersorg prend une voix que je trouve assez étrange et qui ne colle pas trop à l’ensemble.
En tout cas cet album est à mon avis, meilleur que « Empiricism », mais montre quand même quelques limites. Son homogénéité rend l’ensemble assez lassant et il est assez difficile de tenir tout le long des 57 minutes que dure l’album. C’est d’autant plus dommage que les morceaux de fin sont bons, du même niveau que le reste en fait à part cette foutue piste 10 (homogénéité vous vous souvenez ?). Mais rien n’y fait je n’arrive pas a écouter l’album de bout en bout. Dommage… Je lui mettrai donc un 14 sachant que j’aurais mis un 12 à « Empiricism » si le zine existait en ce temps là.

1. future reminiscence
2. traveller
3. origin
4. sealed chambers of electricity
5. the weight of wind
6. resonance
7. relate (dialogue)
8. cyclus
9. circled
10. inner ocean hypothesis
11. quintessence
12. the wonder