On ne pourra pas dire qu’on n’était pas prévenu de la sortie du premier album de Wintersun, projet solo de Jari Mäenpäa, ex-chanteur d’Ensiferum de son état, puisqu’il avait été annoncé lors de la scission entre Ensiferum et son chanteur, que Jari voulait se consacrer exclusivement à son projet solo. Et bien le voici qui débarque, quelque mois seulement après la sortie de l’excellent « Iron », chroniqué ici même par mes soins. Comme je l’ai déjà dit par le passé (cf la chronique de « Epic » de Borknagar) je trouve que la voix est d’une certaine façon à elle seule la signature, la marque de fabrique d’un groupe. LA chose qui, aux premières notes nous fait identifier un groupe. Et tandis que Ensiferum se rapproche du chanteur de Norther pour assurer les parties vocales, notre Jari part officier dans Wintersun. Qu’en est-il donc de cet album?
Pour faire un peu durer le suspens je vais commencer par vous parler de la production. Produit par Jari lui-même le disque souffre peut-être d’une certaine uniformité sonore, le tout étant un peu trop mis au même niveau, exception faite de la batterie plus en retrait (le fait que cela soit le seul instrument dont ne s’occupe pas Jari est il une explication pour cela?). Dans l’ensemble la ressemblance avec Ensiferum est en tout cas frappante, et on sent tout de suite que l’âme d’Ensiferum est derrière tout ça. La production est donc tout à fait honorable dans la plus pure tradition de ce qui se fait en Finlande (Catamenia, Ensiferum et autres).
Le réel tour de force de Jari via cet album est d’éviter de nous servir un 3ème album d’Ensiferum mais d’arriver à véritablement mettre sa touche personnelle sur l’ensemble. Ainsi, la prise de risque vocale annoncée dans « Iron » avec ses passages claires est ici poussée à son paroxysme tant la variété des voix est impressionnante. Les passages folk présents dans Ensiferum sont quant à eux largement mis en arrière plan et même si quelques passages nous les rappellent légèrement, il ne faut pas s’attendre à trouver de l’accordéon ou de la flûte sur cet album. En revanche le clavier tient une place très importante dans le disque où les atmosphères sont bien plus présentes que dans son ex-groupe.
Mis à part ces constats d’ordre technique, que dire de la musique?
Et bien on peut dire que la principale influence est évidemment Ensiferum mais on peut quand même trouver quelques points commun avec Catamenia par exemple (pour son approche black thrash) ou Finntroll bien que cette dernière soit moins évidente. Tous les morceaux sont parfaitement exécutés, dans un style tout simplement exceptionnel allant du bourrin au plus calme, des voix claires (aigus ou juste claires) aux voix black et ce, sans jamais choquer. On notera tout particulièrement le monstrueux « Death and the Healing » ou « Beautiful death » deux exemples en matière de construction de morceau et de technique. Puisque l’on parle de technique on peut signaler les soli hallucinants de Jari qui parvient à se hisser au niveau des monstres de la guitare les plus connus.
Je ne trouve tout simplement rien de mauvais à dire sur cet album, tout, du début à la fin me laisse perplexe et me fait oublier en un quart de seconde le, pourtant fabuleux, « Iron ». De cet état de fait je tire deux choses principales: d’une part le travail sera extrêmement compliqué pour Ensiferum s’ils veulent continuer sur leur lancée sans leur chanteur (je ne voudrais pas être à la place du nouveau chanteur); d’autre part, le deuxième album de Wintersun sera attendu au tournant et je ne vois pas comment on pourra dépasser cet album.
Jari ne fait que confirmer tout le bien que je pensais de lui et se montre une fois de plus stupéfiant. Le monde du métal a de la chance d’avoir des pointures telles que lui.
Je vais m’arrêter là, je pense que vous aurez compris que je suis un grand fan de cet album, que depuis que je l’ai, il ne quitte jamais ma platine ni mon lecteur portable et que je vous le recommande chaudement. Allez, un petit 19 pour avoir de la marge pour l’album suivant…
- beyond the dark sun
- winter madness
- sleeping stars
- battle against time
- death and the healing
- starchild
- beautiful death
- sadness and hate
Monstrueux ‘Death and the Healing’, c’est tout à fait ça ! Merci Dah-Neir pour cette découverte.
Rah je me rappelle que c’est ma soeur de 12 ans à l’époque qui me l’a fait découvrir !
Ben pinaise pas déçu le Kévin, c’est vraiment du Ensiferum avec la spécificité heavy qu’on retrouve d’ailleurs dans Iron, et vraiment bah ça fait plaisir je peux plus m’en passer (tout comme summoning, battlelore, ensiferum ou encore finntroll hein ^^)
Il serait quand meme judicieux de relever le coté death mélodique à la Children Of Bodom sur cet album. Il y a un petit vcoté folklorique effectivbement mais de là a le reparocher d’un Finntroll je trouve ça éxagéré. Un bon album en tout à écouter lorsqu’il y a un beau soleil par temps glacial. ;)