Quatre ans pour sortir une première démo (Unter dem Banner der Nordwinde, 2000). Sept ans pour sortir un premier album. De 3 choses l’une : soit on a affaire à une sacrée bande de feignasses ; soit on a affaire à des types qui multiplient les participations à des side-projects et ne consacrent que peu de temps à leur groupe principal ; soit on a affaire à des perfectionnistes qui préfèrent ne pas imposer aux auditeurs un simple album de plus qui s’embourbera inévitablement dans la mélasse des formations pléthoriques du style.
Dans la mesure où l’on ne possède que fort peu d’informations sur le groupe lui-même – si ce n’est son origine allemande et sa naissance en 1996 -, j’opte personnellement pour la 3è hypothèse : Drautran ont autre chose à foutre que de proposer 50 min de musique « trois-ptits-tours-de-platine-et-puis-s’en-vont », quand ils font les choses ils les font bien, voire très bien (la démo), voire encore plus mieux que bien (l’album dont il est ici question).
Revenons un court instant sur l’origine géographique : franchement, rien, à l’écoute de ce Throne Of The Depths, ne permet de songer aux contrées d’outre-Rhin si ce n’est les déclamations dans la langue de Goethe présentes çà et là aux détours des passages les plus calmes. Et ce n’est sûrement pas un « Zum Haff hinaus… » introductif aux doux relents pagan/black atmosphériques propres à la scène d’Europe de l’Est qui viendra nous mettre sur la bonne voie.
L’ombre majestueuse des Polonais Kataxu et des Ukrainiens Hate forest – le premier pour le synthé, le second pour le chant black possédé par la puissance des éléments de Dame Nature et les passages folk – hante en effet les lieux révélés par Drautran.
Pourtant la première impression générale qui s’en dégage aurait plutôt tendance à nous amener en Norvège, patrie d’Emperor, pères de l’inégalable Anthems to the welkin at dusk, oeuvre à laquelle il est impossible de ne pas accorder une place dans l’arbre généalogique de ce Throne Of The Depths.
La petite merveille qu’est « Blót – Lohen der Opferung » n’est pas innocente dans cette flatteuse comparaison tellement intensité et magnificence se conjuguent à merveille dans une débauche de riffs tout autant incisifs que mélodiques, soutenus par une batterie hypersonique. L’impressionnant « Gebaren des Sterbens in klanglosen Sphären » non plus, vous me direz ; ni le dévastateur « An den Pforten des Sturmes » après tout ; et que dire du Darkspacien « Hehre Runen in Dämmer und Eis »… En fait, aucun morceau ne sombre dans l’anecdotique. Que dis-je, aucun morceau ne se situe en-deçà de l’excellence ! L’instrumental folk éthéré Sævar niðr arrive à point nommé pour permettre à notre esprit fortement sollicité par une musique aussi exigeante de nous rappeler, à travers « Styrt ned i Mælstraumen », qu’à l’Est il y a également un petit groupe sympathique répondant au doux nom de Drudkh (période The swan road). « Dusk of the fimbulwinter » et « Gen Niflheim…» parachèvent respectivement le tout dans une somptuosité et une mélancolie toute Emperorienne. La classe à l’état pur.
Un prétendant particulièrement sérieux en la matière au trône 2007 auquel il convient de ne pas faire l’affront d’une écoute distraite.
- zum haff hinaus…
- blót – lohen der opferung
- an den pforten des sturmes
- gebaren des sterbens in klanglosen sphären
- styrt ned i mælstraumen
- sævar niðr
- dusk of the fimbulwinter
- hehre runen in dämmer und eis
- gen niflheim…
Un très bon album (j’adore le titre « dusk of the fimbulwinter »), perso je trouve qu’en plus des influences citées dans la kro il y a quelques ambiances qui rappellent lunar aurora
pas mal mais sans plus, trop brouillon par moments :-(
Un très grand album. Ils se la donnent cette année Lupus Lounge avec le Farsot et le Helrunar.