Pour apprécier September Malevolence, il faudra attendre la tombée de la nuit, accepter de glisser dans des limbes mélancoliques, ressentir cette fraîcheur nocturne et ce petit supplément d’âme, qui font de cette musique, la bande-son idéale de vos pensées lascives. Le calme, la solitude, les lumières fuyantes comme seuls compagnons de cette musique, nous donne à nouveau envie de croire en cette scène post-rock bien trop stéréotypée.
Evidemment on avait un a priori négatif. Evidemment on ne voyait en September Malevolence qu’un groupe de plus dans la sphère des litanies épiques portées par des guitares flamboyantes. Et on ne pourra nier que September Malevolence compte certains de ces gimmicks au sein de ces compositions. Oui, mais September Malevolence maîtrise son art, navigue entre tension et mélancolie, tisse des mélodies au grès de phrasés de guitare envoûtants. A l’écoute de ce After this darkness, there’s a next, la nuit devient lyrique. La musique y développe ses thèmes. Les structures s’étirent, s’enroulent, virevoltent, ponctuées de montées en puissance quasi célestes où la voix rauque et fantomatique de Martin Lundmark le bassiste pose ses mots tristes ou amers. Un simple interlude au piano – Brandskär – et c’est tout un monde qui sombre dans l’intimité la plus crue.
L’ambiance générale est évidemment sombre et mélancolique. L’académisme post rock n’est jamais bien loin et on le regrette un peu tant on aimerait le voir balayé d’un revers de manche pour s’autoriser alors l’expérimentation d’autres structures plus progressives ou plus rageuses. On mettra ceci sur le compte d’un second album à l’évolution timide mais certaine,faisant suite au premier album instrumental Tomorrow we’ll wonder where this generation get it’s priorities from. On pense parfois à The Appleseed Cast, aux références incontournables en la matière que sont Mogwai et Low. Mais à l’écoute de la musique de September Malevolence, on observe la nuit d’un autre regard. Alors replay.
- who watches the watchmen?
- i shut doors and windows
- a notion, i can’t shake…
- …accidents happen so fast
- vile tendencies
- moments
- brandskär
- exxon valdez
- the descent
- all lies