C’est explicite sur la pochette, T.R.A.M. désigne l’anagrame des noms de famille des 4 membres de ce side project de Tosin Abasi et Javier Reyes, les 2 guitaristes d’Animals as Leaders, Eric Moore, batteur de Suicidal Tendencies et Adrian Terrazas, multi-instrumentiste ayant joué longtemps avec The Mars Volta.
Le but étaient pour eux de proposer quelque chose de différent de ce qu’ils jouent chacun d’habitude, en s’inspirant du jazz/fusion et du prog des 70s, il y a du Miles Davis version Bitches Brew, du Mahavishnu Orchestra, Weather Report, Magma, Flower Kings dans ces 6 titres, mais on est en 2012 donc avec le coup de boost d’un Candiria également.
On retrouve bien sûr le jeu de guitare du groupe d’origine des 2 gratteu. Même si aucun des morceaux n’a assez d’attaque pour pouvoir être du matériau pour Animals as Leaders, ils imprègnent de rythmiques à la fois complexes et puissantes la musique du groupe. Comme chez ces derniers, pas de basse mais des guitares sous-accordées qui se chargent du spectre grave également, ce qui leur procure un son bien massif parfois, les solos impressionnants d’Abasi sont aussi de la partie. Le batteur n’est pas en reste et se démène avec énergie, il a de beaux morceaux de bravoure purement jazz, quasi improvisés, sur « Hollywood Swinging » par exemple. Le 4ème larron est au saxo et ajoute mélodie et trips free à l’ensemble, tout aussi virtuose que les 3 autres. Il joue de la flute sur « Endeavor » qui est pourtant le morceau le plus énervé.
T.R.A.M. s’aventurent également dans des atmosphères plus apaisées, la 2ème moitié de « Seven Ways Till Sunday », rythmée mais plus relax avec ses choeurs féminins soul, ou la montée de « HAAS Kicker », aux mélodies alambiquées mais qui coulent pourtant de source, du smooth jazz composé à la perfection, avec un petit coup de boost rythmique bienvenu. En gros c’est du jazz parfois free joué par des métalleux qui s’y connaissent en jazz, tous les morceaux sont bien barrés mais sont tout de même assez accessibles, en tout cas très musicaux.
Plus un EP qu’un album, Lingua Franca ne comporte que 6 titres mais se pose déjà comme la perle de ce début d’année. On ne peut plus recommandable.
La sortie sur le label Sumerian Records est une curiosité explicable par la proximité entre son patron et Tosin Abasi, qui jouaient ensemble dans le groupe mathcore Reflux, c’est tout à l’honneur de ce label plus connu pour le deathcore qui s’ouvre ainsi à d’autres styles.
1. Seven Ways Till Sunday
2. Consider Yourself Judged
3. Endeavor
4. HAAS Kicker
5. Hollywood Swinging
6. Inverted Ballad
Disque commandé, de ce que j’ai entendu ça a l’air de buter, ça chiale pas, c’est barré, ça envoie trois services en même temps et ça a sa singularité. Très bonne découverte.
Tous les morceaux sont en écoute sur la chaine youtube de Sumerian Records :
http://www.youtube.com/watch?v=L6IqJNzT4Rg
du tout bon ce petit album, il y a un coté mahavishnu qui donne grave