Planning For Burial, c’est le projet d’un seul homme, un certain Thom Wasluck, le genre de mec lambda de Pennsylvanie qui a décidé un jour de 2005 de le débuter sans recourir à l’aide d’une tierce personne, que ce soit pour la confection d’albums (produits à la maison) et même pour ses prestations live. Un aspect solitaire qui transparaît totalement dans la musique qu’il produit, Planning For Burial étant marqué par une aura profondément triste, voire dépressive.
Below The House est sa seconde collaboration avec le label The Flenser, label habitué à laisser ses artistes expérimenter comme bon leur semble. C’est bien le cas avec Planning The Burial qui nous offre des réminiscences de groupes/projets tels que Jesu, Nadja ou encore ses collègues de roster Wreck And Reference ou Have A Nice Life. Si vous êtes un tantinet familier avec ces groupes, vous vous doutez du style pratiqué par notre gaillard, à la croisée du shoegaze, du doom, du drone, du goth avec un soupçon de black metal.
« Whiskey And Wine » débute par de lourds riffs agrémentés des cris de Wasluck, exprimant le désespoir d’une rupture amoureuse, la rage rencontrant ici la nostalgie dans un voile nostalgique. Une nostalgie qui ne va jamais quitter Below The House, cependant « Threadbare » change de ton en introduisant du chant mi-chuchoté mi-plaintif sur fond d’arpèges de guitare suivis par des clochettes, la basse demeure pourtant grasse et sale afin de nous préparer à l’arrivée de riffs plus lourds, qui vont se voir accompagnés par un piano sur la fin, histoire de parfaire la force émotionnelle de ce titre. On retrouve ensuite sur « Somewhere In The Evening » ses envies sludge/post-metal, grâce à une première partie aux riffs assez puissants dans la lignée d’un Pelican avant d’y ajouter quelques claviers pour revenir plus près de Jesu.
Les variations sont donc très nombreuses, les styles s’entrechoquent, évoquant parfois le rock des 90’s (« Warmth Of You »), les expérimentations sonores dans la lignée des premiers Belong (« Past Lives ») puis il y a le diptyque « Dull Knife » dont la première partie instrumentale « doomgaze » nous prépare idéalement pour la seconde, marquée d’une noirceur inouïe, d’abord minimaliste avant que l’environnement n’évolue vers le tragique entre les guitares lancinantes et le piano. L’album se conclut par le morceau-titre où si les vocaux semblent en retenue, il y règne quelque chose de chez Nine Inch Nails.
Planning For Burial signe un troisième long-format bouleversant, marqué par des émotions amères et douloureuses, de la solitude et des regrets, énormément de regrets chez Wasluck. Même très variée, sa musique conserve ce même état d’esprit de A à Z et semble tendre finalement à de la confession, en vue d’un apaisement futur ?
- Whiskey And Wine
- Threadbare
- Somewhere In The Evening
- Warmth Of You
- Past Lives
- (something)
- Dull Knife Pt.1
- Dull Knife Pt.2
- Below The House