Mine de rien, la Virginie a été le berceau de pas mal de groupes cultes de la scène emo (violence)-screamo, Pg.99 et Majority Rule (tous deux vont d’ailleurs exceptionnellement se réunir très prochainement pour quelques concerts US, je suis dans ma jalousie) entre autres, ayant marqué le style de leur empreinte. Très certainement influencé par ces deux illustres groupes, le jeune trio Ostraca se réapproprie donc leur mélange, entre urgence, tension et émotions, dans ce nouvel EP.
Last démarre par un « Waiting For The Crash » entre deux eaux, une déferlante de cris rageurs d’abord (quelque peu contrebalancés par un peu de chant clair), avant de proposer une accalmie quasi post-rock avec un peu de spoken-words. La tempête revient ensuite, décuplée avec un sentiment de chaos renforcé par quelques growls. Un chaos à l’ancienne qui revient ensuite sur le virulent « The Orchard », rappelant le meilleur de la scène skramz du début des années 2000, de Orchid à Reversal Of Man en passant par Union Of Uranus (en version plus hachée ici).
« Childlike » nous propose ensuite quelque chose d’un peu plus mélodique, de son intro à son intense break avec énorme montée en puissance jusqu’à explosion. Cet incroyable titre nous gratifie de multiples variations rythmiques, entre ressentiment à la violence exacerbée et une certaine mélancolie, conservant cet aspect authentique et accrocheur, y compris lors du final quasi black metal enchaînant par un court (et groovy) passage avec growls. Du haut de ses presque 10 minutes, « Nausea » démarre lentement par une onde drone/atmosphérique avant de poursuivre par une séquence post-rock assez éthérée. Un instrumental plutôt retenu qui en vient à libérer sa violence à partir de 8 minutes pour un résultat final peu éloigné d’un City Of Caterpillar.
« Confronting Imagism » puis « Worn Away » terminent cet EP de belle manière: le premier sonnant tel un mix de Pg.99 et Majority Rule, hommage on ne peut plus déchaîné, tandis que le second nous offre un cocktail rage/émotions, l’ultra violence étant interrompue par des notes post-rock apaisantes, ces notes qui concluront peu après ce superbe EP dans un climat plus tranquille.
La relève de l' »open screamo » made in Virginia est assurée. Les jeunots Ostraca respectent leurs aînés tout en agrémentant leur screamo d’éléments venant d’autres styles (crust, powerviolence, post-rock…), le résultat est un excellent EP, riche en émotions brutes mais marqué d’une sensibilité singulière. Belle révélation, en espérant que cet EP ne soit pas leur dernier (comme le suggère son titre).
- Waiting For The Crash
- The Orchard
- Childlike
- Nausea
- Confronting Imagism
- Worn Away
Vu les influs faudra que je test, merci!