Ostraca est un groupe plein de surprises, ayant sorti sans aucune annonce préalable ce nouvel album alors que le groupe de Richmond était silencieux depuis près de cinq ans (et apparemment assez incertain suite à la pandémie). Et paf, les revoilà, armés d’un Disaster que le groupe défend sur scène pour une tournée européenne (encore en cours à l’heure où j’écris ces lignes, ce fut très intense !), elle aussi annoncée à la dernière minute. Chez Ostraca c’est comme ça, on fait tout spontanément et avec passion, faisant fi des attentes ou d’une quelconque linéarité, preuve en est avec ce Disaster.
Car le screamo d’Ostraca va où bon lui semble, et définitivement pas là où on l’attend ! Débutant par un « Constellation » ultra viscéral, on a là une introduction arrachée façon emoviolence seulement contrastée sur son final par quelques growls plus rugueux (une habitude chez eux mais qui surprennent toujours à côté de l’aspect ultra tendu du reste). « Heaven Is Still » poursuivra dans cet esprit sensiblement proche d’un Orchid puis vient proposer un break post-rock apportant là une atmosphère plus respirable.
Des envies contemplatives se poursuivant sur « Stage Whisper » avant que le déluge ne revienne, encore plus frontal cette fois avec des blastbeats donnant une touche black metal ravageuse pour finalement encore transiter par du post rock avant un final ultra lourd. Vous l’aurez compris, les floridiens aiment toujours autant ouvrir leurs compos à de larges influences faites d’émotions à fleur de peau, mais sans pour autant aller dans une impression de puzzle incohérent.
A l’image de « Whilom » et de son ambivalence screamo/post-metal, de l’ouverture quasi grindcore de « Rebuke » (lui aussi entrecoupé d’accalmies à la beauté renversante) ou de la sublime conclusion « Song For A Frieze » à la progression posée/déchainée évoquant City Of Caterpillar, Ostraca joue toujours sur son imprévisibilité, expérimentant et s’affranchissant de la scène screamo typique à la manière d’un Infant Island. Dense, raw et finalement plus difficile d’accès qu’il n’y parait (malgré ses passages calmes), Disaster demande un réel effort pour être apprivoisé. Bref, encore un album d’exception pour l’une des formations les plus confidentielles de la prolifique scène hardcore de Richmond !
- Constellation
- Heaven Is Still
- Stage Whisper
- Whilom
- Rebuke
- Song For A Frieze
Grosse tuerie cet album. Bien d’accord sur les vibes qui entrecroisent Orchid et City of Caterpillar. En fait j’ai presque l’impression que c’est une sorte d’hommage aux groupes screamo du début des années 2000, tant on pense surtout à des formations de cette époque-là à l’écoute de Disaster. De bonnes chances qu’il se retrouve dans mon top de l’année çuici.
il y a certes un peu de growling, et aussi des moments de batteries rapide comme dans le Metal, une concession envers ce qui se vend ? mais heureusement Ostraca ne s’est pas encore converti. 90% est dans le pur style Screamo, où ils excellent car la voix « screamée » est une des plus belle dans le style