J’étais tombé par hasard sur les Danois de Town Portal pour la sortie de leur album précédent The Occident, un album qui m’avait tout de suite intéressé alors que le groupe pratique une musique déjà sensiblement balisée, où j’avais l’impression que tout avait déjà été plus ou moins dit. On a affaire a un trio instrumental, famille post-rock, spécialité math/noise. De la dissonance, des signatures rythmiques cabossées, souvent polymétriques avec comme ossature une basse saturée massive: bref les ingrédients potentiels pour potentiellement faire quelque chose de très bien mais un gros risque tout de meme de ne pas être très original.
Des accalmies post-rock sont aussi présentes bien sur, Town Portal sais varier les ambiances et adopter une forme digeste, meme si quand ils envoient, ils ne lésinent pas, et ça doit dépoter sur scène, on est clairement plus dans la scène noise que post-rock, pas de crescendo interminables ici et on s’attendrait quasiment à entendre quelques cris hurlés à 50 centimètres du micro. Ce coté noise se confirme par un son brut, à la fois épuré, organique, rugueux, amis superbement produit, chaque instrument est impeccablement distinct, ce que facilite l’utilisation de seulement une guitare, une basse et une batterie, avec assez peu d’effets. Le groupe me contredit cela dit dès le premier titre « Archright » qui comporte quelques touches discrètes de trompette, qu’on retrouvera sporadiquement.
Leur musique rappelle en fait forcément celle de groupes ayant atteint leur sommet il y a plus de 10 ans, Russian Circles, Monuments to Masses ou à des groupes français comme S-pam et Gooodbye Diana, ou pour prendre une autre image on serait tout juste au milieu entre Don Caballero et Pelican.
Malgré ce peu d’originalité relative, je ne peux que de nouveau chaudement recommander le 4ème album de ces Danois, leur capacité à produire des morceaux impeccables dans le style est indéniable et j’aurais meme tendance à dire que Town Portal confirme avec cette album qu’il entre dans la cour des grands.