Jeune groupe monté par des membres et ex-membres de formations reconnues telles que Gorod (le chanteur Julien Deyres, ici à la guitare), Eryn Non Dae, Zubrowska, Psykup, Dimitree et Drawers (soit la fine fleur de la scène toulousaine), Ahasver débarque avec un premier album sortant chez l’allemand Lifeforce Records (Teethgrinder, Raunchy, A Secret Revealed…). Et si les formations annexes des membres d’Ahasver délivrent des styles plutôt divers, il en est aussi le cas sur Causa Sui, œuvrant dans un metal au sens très large du terme.
En effet, le « supergroupe » délivre un son très ouvert, passant tour à tour du (post) metal progressif et atmosphérique (dans l’esprit de The Ocean) à des phases groovy à la Gojira, parfois plus exaltées et hachées façon mathcore, ou encore plus nerveuses et extrêmes (avec des relents de black ou death metal avec des accélérations blastées comme sur le bien nommé « Wrath »), et avec un peu de lourdeur sludge et même un peu de néo avec notamment des passages rappés (dès « Fierce », le titre d’ouverture). Vu comme ça, c’est le bordel vous en conviendrez, or Ahasver est composé de musiciens confirmés, et cela se ressent tant les choses paraissent organisées !
Le quintet aura beau partir dans de nombreuses directions, il parvient à retomber sur ses pattes à chaque fois ! En effet, derrière son concept autour du personnage mythique qui lui donne son patronyme (Ahasver, qui a refusé d’aider Jésus sur le chemin pour Golgotha, selon un livre apocryphe), on navigue dans des ambiances multiples, aussi imposantes qu’émotionnelles, synthétisées par « Kings », titre conclusif ultra dense où l’on retrouve un extrait de discours de Carl Sagan en guise de final.
On obtient là un album qui prend son temps à être apprivoisé, blindé de variations, très dense mais aussi plein de finesse. Pour le coup, ce sont les plus eklektiks d’entre vous qui sont visés.
- Fierce
- Peace
- Dust
- Tales
- Wrath
- Path
- Sand
- Kings