– Dis-moi Alchy, t’es sûr que c’est nécessaire ?
– Oui Krakou, j’suis sûr. Ca nous plombe depuis trop longtemps c’t’histoire. Faut qu’on avance maintenant. Notre couple en dépend.
– C’est un peu gênant quand même…
– Et tu crois qu’on va arriver à trouver une solution tous seuls ? Franchement, essayons et puis on verra bien. On a rien à perdre. Allez mon grand, c’est à nous…
– Bonjour messieurs. Bien, c’est votre première consultation, je sais que la démarche n’est pas des plus aisées et je vous félicite de votre courage. Allons à l’essentiel, qu’est-ce qui vous amène ?
– Krakou, tu veux commencer ?
– Nan, vas-y c’est ton idée après tout…
– En fait docteur, voilà le problème. Krakou et moi sommes ensemble depuis un moment. Il y a bien sûr de l’affection dans notre couple mais ces derniers temps, le feu perd de sa chaleur si vous voyez ce que je veux dire.
– Je comprends tout à fait, poursuivez…
– Nous avions pensé qu’un peu de sel nous aiderait à retrouver l’harmonie. Et c’est là que nous avons rencontré cet allemand. Nous sommes immédiatement tombés sous son charme. Il était fort, martial et puissant. Il nous faisait rire, vibrer même ! Il avait de l’à-propos et ne manquait pas de lyrisme… Mais il y a peu la passion s’est éteinte. Je commence à le trouver vulgaire, il me fait penser à une vieille prostituée qui ne saurait plus quoi faire pour nous émoustiller…
– C’est surtout que tu ne sais visiblement plus apprécier ses qualités pourtant à nouveau mises en avant. Il n’a jamais menti sur la marchandise, affichant ses mollets velus sous son short typique. Et pourtant je n’étais pas loin de partager ta lassitude les deux dernières fois, tu l’avais bien remarqué, j’étais quand même beaucoup moins dedans, c’est le cas de le dire. Si sa reprise conceptuelle de Desirless fonctionnait encore, grâce à quelques moments forts, il accusait déjà des difficultés à gérer ses élans et sa fougue. Le pompon avait été atteint lors de son avant-dernière prestation, lorsque le pauvre avait tenté de se montrer romantique, arborant une ridicule rose rouge entre les dents. Cela avait eu le mérite de renforcer notre complicité l’espace d’un moment, mais avoue que la flamme était déjà bien malmenée… De plus, je garde encore un souvenir proprement terrifié de son apparition dans la pièce, prônant l’amour vache déguisé en mexicain… C’est pourquoi je ne comprends pas que tu choisisses ce moment pour nous emmener consulter, alors qu’enfin, pour mon plus grand plaisir (hmmmmm…) je retrouve notre si viril allemand peut-être pas encore aussi en forme que lorsque nous l’avons rencontré, mais tout de même sacrément ragaillardi.
– Ragaillardi ?! Pour ma part, la dernière soirée a été un désastre… Il a déchargé onze fois sans conviction aucune. Il est arrivé en roulant des mécaniques pour mieux dissimuler sa vacuité, s’encourageant en scandant son nom, original n’est-ce pas ? (« Rammlied »). Il s’est ensuite montré brutal, ce qui autrefois ne me laissait pas indifférent. Encore aurait-il fallu qu’il ne nous serve pas une resucée de ce qu’il savait déjà faire (« Waidmanns Heil »). Sans finesse et balourd, voilà tout ce qui émanait de sa personne (« B******* »). Il a tenté de nous prendre par les sentiments (« Frühling in Paris ») mais c’est plutôt l’ennui qui a pris le pas. Pathétique, je vous dis. Cerise sur le gâteau il a voulu sauver la face avec une des grivoiseries qui nous faisaient tant rire… (« Pussy ») Las, la fade farce ne m’a pas arraché un sourire…
– D’accord pour ses grivoiseries ratées et il est vrai que lorsqu’il tente de tapiner large en se prenant pour un américain (« Pussy » donc qui vaut davantage pour la provoc’ de son clip) l’effet est raté, mais même si pris isolément ce moment ne m’aurait pas fait hisser la grand’ voile, dans le contexte de sa prestation complète l’effet n’est pas inintéressant. Et je dois dire que j’ai même connu de vraies montées de sève (« Ich Tu Dir Weh » et ses promesses accomplies). J’aime lorsqu’il la joue dur(e) (« B******* », « Wiener Blut » ou « Waidmanns Heil » tous cuivres dehors). Lorsqu’il s’est brusquement mis à hurler « die Kreatur muss STERBEN!! » j’avoue que j’en ai presque perdu une goutte… Et puis j’aime assez comme il revendique sa passion pour les années Depeche Mode (dans certains titres, comme « Haifisch »). Dans ce contexte de virilité et de puissance retrouvée, même lorsqu’il se prend pour Edith Piaf (« Frühling in Paris »), la sauce prend bien, et j’ai même laissé s’échapper un vrai éclat de rire sous la couette, comme aux premières heures de notre histoire…
– Mouais… En matière de puissance, il me fait maintenant davantage penser à une Porsche équipée d’un moteur de Traban. J’en ai assez, il ne fait que se tripoter les Teutons. Lui qui auparavant était si créatif, est devenu nombriliste, il ne partage plus son plaisir. Il s’agite, il brasse du vent, mais rien n’y fait. Je trouve que Ludwig von Apfelstrudel susurrant « Che n’ai pas chanché » est plus excitant. Je crois bien que je ne l’aime plus comme avant.
– Hélas, je me demande si nous ne sommes pas arrivés au bout de notre histoire Alchy… D’ailleurs reparler de ces bons moments m’a quelque peu émoustillé, et je crois que je vais peut-être aller LE rejoindre, car m’est avis que nos prochaines galipettes pourraient à nouveau me faire ressentir le grand frisson… Si vous voulez bien m’excuser !
– Mais Krakou qu’est-ce que tu fous ?! Tu ne vas pas me planter comme ça !
– C’est bien la première fois que tu t’en plains !
Bilan de la consultation :
Krakou : Oh ouiii encore !!!
Alchy : Ah non pas par là !!!
- rammlied
- ich tu dir weh
- waidmanns heil
- haifisch
- b********
- frühling in paris
- wiener blut
- pussy
- liebe ist für alle da
- mehr
- roter sand
Mouarf, quelle chronique !!! Bravo les gars :-)
Rammstein c’est rien qu’un groupe de p’tits motards qui font des haltères avec leurs fesses !
Il aurait fallu que vous indiquiez vos pseudos à chaque débuts de phrase pour que ce soit plus clair mais sinon c’est une très bonne idée !
Avec cet album, RAMMSTEIN compense le manque d’inspiration avec des artifices tels que un clip porno pour le titre PUSSY, une édition « très spéciale » avec un coffret rempli de gods à l’effigie des « membres » du groupe, etc, etc, etc, etc… pouf pouf quel gachis quand même!!!
Ahah j’adore, bravo pour la chronique ! (Le disque m’en fous, jamais été client)
ce nouvel (et inintéressantà album de Rammstein n’aura eu qu’un mérite : vous inspirer cette chronique : bien ouèl chers collègues !
Tout comme Krakou, sans avoir jamais été méga-fan du groupe j’étais plutôt assez client de Mutter mais la suite m’avais gavé et là, après quelques écoutes limites pénibles je lui trouve un charme plus que certain à ce petit dernier. Une bonne synthèse de tout ce qu’il ont fait auparavant avec comme résultat un album très cohérent dans sa diversité (relative). La flamme est ravivée! PS: Packaging ûber-classe!
C’est vrai que la pochette est intéressante. C’est ptêtre un des seuls intérêts du disque.