Aviations revient avec Luminaria cinq ans après un premier album assez acclamé, c’est un groupe américain de musiciens chevronnés s’étant rencontrés en école de musique qui reprenaient les codes du metal prog tendance djent dans une version plus lumineuse, portées sur des mélodies accrocheuses. On pense aux morceaux les plus mélodiques de Periphery, à Native Construct, Artificial Language ou Corelia avec la meme capacité que ces groupes à proposer un metal complexe et moderne avec des voix claires tenor (aigues).
Ce nouvel opus reprend ce mélange de djent dense, aux rythmiques appuyées à la double grosse caisse, le coté ludique du math rock, mais aussi certaines touches rageuses du post-hardcore (dans son acceptation « emo », à l’américaine) et les textures éthérées du shoegaze, le tout dans une ambiance étonnamment optimiste.
La voix majoritairement claire s’élèvent au-dessus du canevas sonore, oscillant entre murmures aériens et crescendos passionnés, elle arrive à ne pas être horripilante ou sirupeuse à mon gout. Les guitares libèrent des mélodies en cascade et des riffs serrés, passant habilement des riffs saccadés aux mélodies tordues math rock. Des pianos et touches orchestrales enrichissent l’ensemble, créant des paysages sonores grandioses, mais sans le coté kitsch du power ou du metal symphonique, on est sur un son très moderne, pas du tout « heavy ». Si il y a quelques moments rageurs, l’album brille surtout par son accessibilité mélodique surprenante, avec des hooks accrocheurs ancrés dans les structures complexes. Il a une ambiance plus positive et lumineuse que la plupart des groupes de métal, avec des refrains pop assumés, sur des blast beats et explosions d’intensité inattendue.
Leur style est particulièrement niche, le clash entre les instrumentations et la voix risque d’en bloquer plus d’un, mais c’est un bel album avec pas mal de morceaux mémorables, juste peut-être un peu long et monotone sur la durée.