Mary Beats Jane – Mary Beats Jane

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Style: rock metalAnnee de sortie: 1994Label: Sony BMG

1994. Kurt Cobain se suicide, et emporte avec lui le mouvement grunge tout entier qui ne s’en remettra jamais vraiment. Cette même année, KoRn sort son premier et monumental album qui va donner naissance à un nouveau courant musical actif pendant plus de 5 ans, le néo-métal.

Cette même année est aussi l’année où Mary Beats Jane, un groupe suédois, sort son premier album. Il y a malheureusement de fortes chances que ce nom ne vous dise rien du tout ou peut-être avez-vous eu la chance d’apercevoir durant l’époque « Blah Blah Metal » (Zegut sur MCM) un clip de « Grind ». Quoi qu’il en soit, ce premier album un peu en marge des différents genres, est un disque fort, à retenir. Et pas seulement parce que son vocaliste se nomme Peter Dolving et qu’il sera quelques années plus tard, le hurleur de The Haunted, mais d’abord parce que c’est un formidable album.

Difficile de décrire la musique du combo, mais on tentera d’en parler comme d’un savoureux mélange de grunge, thrash, rock avec en sus une urgence toute hardcore. C’est donc un sacré pot pourri pourtant loin de l’être (pourri).
« Grind » se pose en grosse claque metal, à la rythmique lourde et implacable, « War On Society » est thrash et bourrin, « Blood And Oil » commence tout doucement, et fait même la part belle à un instrument rare, la flûte, avant de partir en cacahuètes enragées. Dolving chante superbement juste, puis s’énerve « Blood And Oil will never ease the pain of loss!!!! » et la rythmique s’emballe avec lui.
« Wasted » est quant à lui un morceau au feeling très rock’n’roll mais toujours avec un gros son et on pense pas mal à ce que peut faire Lazy en 2006. Mary Beats Jane le faisait en 1994.

A travers ces titres en apparence hétérogènes, on repère pourtant plusieurs dénominateurs communs : une urgence d’abord, d’où un rapprochement avec le hardcore. Ca va vite, très vite, les titres son souvent courts (surtout sur la 2ème partie de l’album) et du même coup l’album entier est court (à peine plus de 35 minutes pour 14 titres). Et puis cette voix, un Dolving au sommet de son art. Il crie, chante, berce, hurle. Et toujours formidablement juste. Les amateurs de The Haunted seront peut-être un peu surpris de constater que sa voix a pas mal évolué avec le temps finalement. Ecoutez donc pour vous en convaincre les 1min15 de « Blind » et son phrasé haché. Rien à voir avec les refrains de « Corn » qui font un peu penser à du Eddie Vedder (période Ten).
Que ses paroles traduisent une attitude de jeune rebelle (« I Don’t Care ») ou qu’elles fassent simplement l’apologie du porno (le très punk-core « Porno »), ce cher Peter les transcende de son timbre engagé.
Enfin dénominateur commun d’importance : la qualité. Tout est excellent, il n’y a pas un seul morceau faible. Enfin on constatera avec bonheur que cet album n’a pas pris une ride, 12 ans plus tard, et reste terriblement actuel, ce qui tient peut-être au son, la production impeccable, puissante mais pas aseptisée, qui sonne encore très actuelle.

Après avoir sorti en 1997 un deuxième album, Locust également très intéressant quoique plus alternatif et moins direct, le groupe s’est malheureusement séparé. Un retour avait été envisagé en 2005-2006 et deux titres ont même été enregistrés en vinyle, mais l’engagement de Dolving dans The Haunted et le manque de temps l’ont apparemment forcé à mettre le projet d’un nouvel album de MBJ de côté. C’est évidemment dommage en soi, mais alors que le nouveau The Haunted, The Dead Eye sort ces jours-ci, on ne manquera pas d’effectuer des parallèles entre les changements qu’il traduit (chronique à venir) et les velléités non assouvies avec MBJ par Dolving…

Voilà en tout cas un album que je vous encourage vivement à découvrir, mieux vaut tard que jamais!

  1. neighbourhood psycho
  2. this life
  3. old
  4. grind
  5. blood and oil
  6. war on society
  7. wasted
  8. blind
  9. i don’t care
  10. hollowhead
  11. porno
  12. corn
  13. gunshot
  14. cxxx cxxx report
krakoukass

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krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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3 Commentaires

  1. Hororo says:

    Mary Beats Jane est un groupe que beaucoup adorerait si ils les connaissaient. L’exemple type du groupe que les anglos saxons aiment désigner sous l’étiquette « underratted ». Une décharge d’énergie foudroyante et jouissive du début à la fin.

  2. chrisalis says:

    Mary Beats Jane c’est une violence non gratuite servie avec une grande musicalité.
    Un bon album à écouter par temps de pluie!

  3. Bernard says:

    Très, très bon album. Groupe brillant que j’ai vu 2 fois (avec Machine Head et ensuite pour le second album avec Entombed). A la sortie de Load de Metallica devant le fiasco qu’était cet album, je me disait que j’aurai bien voulu qu’il sonne comme ce premier Mary Beats Jane.

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